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cette impression d'inceste

L’alimentation émotionnelle Les envies de manger émotionnelles
23 fév 2013 à 17h

Salut les filles,

Eh oui, je dis bien les filles, car c'est à vous en tant que filles à papa que je m'adresse.

Sommes-nous nombreuses à ressentir parfois, comme un vieux truc un peu dégueu et très collant, un vague ou franc dégoût pour son père, comme si ce bonhomme vous avait fait des trucs, vous ne savez pas quoi, mais vous vous dites qu'il n'y a pas de fumée sans feu ? Bon dieu, c'est pas agréable hein, de penser cela d'un bonhomme qui, si l'on fait remonter tous ces souvenirs conscients d'enfant (pour moi, ils démarrent vers 6 ans), a juste été un père normal, bref, un bon père, et dans tous les cas, pas un père inscestueux !

J'ai une explication ces jours-ci qui me satisfait, appuyée sur un souvenir personnel. Et si petite fille, nous étions tellement, mais tellement amoureuse de notre papa que... nous le désirions sexuellement, ce qui nous le savons aujourd'hui, est très banal et très naturel, ce bon vieil Oedipe. Oui mais, petite fille, on se disait quoi, en ressentant cela tout en grandissant et se socialisant ? Que c'était mal, que c'est monstrueux, que c'était dégueulasse.

Qu'en dites-vous, c'est une piste non ? Et nos braves pères n'y seraient pour rien.

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34 commentaires

Oui, il ne faut pas se sensurer sous prétexte que les autres ne sont pas des professionnels ici. Je pense que parler permet aussi aux autres de s ereconnaître dans un vécu identique, proche, d'en parler, peut être de le dépasser. Les victimes doivent être entendues, quel que soit le média d'ailleurs. Il ne doit pas y avoir de tabou. Et il est vrai aussi que de nombreuses femmes victimes développent des TCA;

Le sodnage lancé me semble très intéressant et va dans le sens que nous cherchons ici : comprendre pour vivre mieux.

Oui Sylvie tu l'avais dit, en effet :)

Sylvie 75, ton post me touche. Je pense comme d'autres que si tu ressens quelque chose de cet ordre cela mériterait d'être approfondi, surtout si tu souffres et si cette impression t'empêche "d'avancer" comme tu le souhaiterais.

Les cas d'inceste ne sont pas rares et ce dans tous les milieux socio culturels, mon boulot me le rappelle régulièrement.

Il y a l'inceste mais il existe aussi  les attitudes incestuelles d'un parent envers son enfant.

Le premier c'est passage à l'acte : attouchements , pénétrations et autres actes sexuels ......

Le deuxième c'est "s'adresser (le regarder, lui parler, parler de lui, faire avec certaines choses (sauf rapports sexuels)  à son enfant comme s'il était le conjoint". Il y a bien sûr plein de degrés différents dans ces attitudes là, en terme de fréquence, de durée dans le temps , d'attitudes en elle mêmes.

Je réalise en regardant autour de moi  que les personnes de notre génération ayant subi  les attitudes incestuelles de leurs parents ne sont pas rares et plus ou moins lourdes de conséquences. (j'avais plein de colères envers mon père moi aussi mais pas pour ces raisons)

Un témoignage : un homme alcoolique , tyrannique, impossible à vivre y compris pour son épouse  (qui pourtant n'a jamais voulu le quitter !) . Quand les nuits il l'emmerdait trop , elle quittait le lit conjugal pour aller se réfugier dans celui de son fils alors âgé de 8 ans. Quand son mari est mort deux ans plus tard, elle a dormi avec son fiston quelques années encore. Bien sûr aucun passage à l'acte (sexuel) que un besoin de présence et de tendresse d'une femme qui ne réfléchissait pas plus loin que le bout de son nez (et qui peut être a elle aussi été irrespectée dans son intimité pendant son enfance),. des "mains dans la main" aussi sur le canapé en regardant la télé.......

Pour  grandir ,élaborer une vie amoureuse ça complique. L'identité est plus délicate à se contruire :qui suis je ? mari ? enfant ? ...son parent reste toujours un héros.....surtout si l'autre parent s'est montré pour une raison ou une autre déficient dans son rôle.

 

Je suis très sensible à tous ces aspects. Mon mari n'appelle jamais notre  fille "ma chérie" (c'est moi qu'il appelle  chérie) , il ne lui dit jamais non plus "tu es belle" (il dira plutôt "elle te va bien cette tenue"), il ne se promène jamais nu devant elle......Tout cela pour éviter dans sa petite tête une  confusion des rôles et de place au sein de la famille et ne pas entretenir et tenir pour vrais les fantasmes naturels d'une petite fille pour son père .

Voilà rapidement.

Pensées.

Lorraine

[quote=lorraine]

Sylvie 75, ton post me touche. Je pense comme d'autres que si tu ressens quelque chose de cet ordre cela mériterait d'être approfondi, surtout si tu souffres et si cette impression t'empêche "d'avancer" comme tu le souhaiterais.

Les cas d'inceste ne sont pas rares et ce dans tous les milieux socio culturels, mon boulot me le rappelle régulièrement.

Il y a l'inceste mais il existe aussi  les attitudes incestuelles d'un parent envers son enfant.

Le premier c'est passage à l'acte : attouchements , pénétrations et autres actes sexuels ......

Le deuxième c'est "s'adresser (le regarder, lui parler, parler de lui, faire avec certaines choses (sauf rapports sexuels)  à son enfant comme s'il était le conjoint". Il y a bien sûr plein de degrés différents dans ces attitudes là, en terme de fréquence, de durée dans le temps , d'attitudes en elle mêmes.

Je réalise en regardant autour de moi  que les personnes de notre génération ayant subi  les attitudes incestuelles de leurs parents ne sont pas rares et plus ou moins lourdes de conséquences. (j'avais plein de colères envers mon père moi aussi mais pas pour ces raisons)

Un témoignage : un homme alcoolique , tyrannique, impossible à vivre y compris pour son épouse  (qui pourtant n'a jamais voulu le quitter !) . Quand les nuits il l'emmerdait trop , elle quittait le lit conjugal pour aller se réfugier dans celui de son fils alors âgé de 8 ans. Quand son mari est mort deux ans plus tard, elle a dormi avec son fiston quelques années encore. Bien sûr aucun passage à l'acte (sexuel) que un besoin de présence et de tendresse d'une femme qui ne réfléchissait pas plus loin que le bout de son nez (et qui peut être a elle aussi été irrespectée dans son intimité pendant son enfance),. des "mains dans la main" aussi sur le canapé en regardant la télé.......

Pour  grandir ,élaborer une vie amoureuse ça complique. L'identité est plus délicate à se contruire :qui suis je ? mari ? enfant ? ...son parent reste toujours un héros.....surtout si l'autre parent s'est montré pour une raison ou une autre déficient dans son rôle.

Voilà rapidement.

Pensées.

Lorraine

[/quote]

 

PS / j'ai enlevé les dernière phrase  à mon goût sans aucune importance dans le post .

Décidément, je ne suis pas douée en informatique

Je pense qu'il ne faut pas basculer dans l'excès inverse parce que c'est aussi dévastateur. En effet, il ne faudrait pas qu'un père s'interdise de faire des calins à sa fille, de lui faire des compliments ... par peur de rapports ambigus. Mon père a été comme cela et j'ai pensé que c'etait pour cette raison. Lui m'a dit que non, mais j'ai toujours eu le ressenti qu'il n'a pas été affectueux avec nous ( ma soeur et moi ) par peur de ne pas savoir exactement ce qui pourra etre perçu. Comme on peut le voir ici, les limites ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Il y a même des familles où les parents embrassent leurs enfants sur la bouche !

Je pense que le psy est un interlocuteur comme un autre, qui apporte une écoute bienveillante. Sur ce forum nous parlons de beaucoup de choses très personnelles et cela nous aide aussi. Donc ça ne me gène pas que le sujet soit abordé ici, même si Sylvia ne se sent pas pour l'instant d'aller voir un psy :)

Sylvie,

fantasmée ou pas, je crois aussi que cela mérite d'être approfondi. si tu en parles, c'est que cela te perturbe.... en ce qui me concerne, je suis pour la psychopthèrapie analytique (le divan, en fait.. même si cela peut se faire en étant assis en face du psy). une période que j'étais en plein dedans (cela a a duré 5 ans) ma psy m'a fait qq séances d'hypnose et j'ai trouvé en quelques séances une explication à qq chose que je fantasmais. donc, pourquoi pas quelques séances d'hypnose.......

Bonjour Sylvie,

Quelque soit la réalité ou l'imaginaire, je trouve que les choses que tu ressens parfois et que tu exprimes ici mériteraient grandement d'être dites auprès d'un psy. Tu peux trouver ici ou ailleurs peut être des personnes ayant comme toi ce genre de ressentis qui vont te rassurer ou non. Mais derriere ton ressenti à toi, c'est là qu'il faut aller voir. Et pas avec "n'importe qui", mais avec la personne qui saurait être ton miroir, celle qui pourrait t'aider à aller voir en toi. Où, ailleurs, pourrais tu trouver ce qui se cache derrière ses impressions ?

Là je t'ai dis ce que je ressens en lisant ton message : ce que tu dis ici, faut pas le prendre à la légère...

Quoique que ce soit qu'il y ait derrière ça, même si peut être ce n'est pas ce que tu croyais au départ, ça serait bien d'aller y voir...

Les thérapies comportementales, linecoaching et ces méthodes, tout cela me parait efficace et adapté pour traiter un comportement gênant ou invalidant. Mais quand il y a un quelque chose qui ressemble à un cri ou un SOS venant du plus profond de soi, je crois qu'il faut l'entendre et y répondre en ajoutant l'aide d'une écoute authentique et aidante...

Sur la question du SAP et faux souvenirs induits : //blogs.mediapart.fr/blog/dominique-ferrieres/111112/sap-et-faux-souvenirs-denonces-par-tous-les-victimologues

 

""NB Rappelons que les faux souvenirs ( en dehors de séquences concernant des mots) ne peuvent être induits que si le sujet a ingéré un neuroleptique ou lorsqu'il est entouré au quotidien, par un groupe sectaire qui utilise l' isolement, l' épuisement; la privation sensorielle , la privation de sommeil et de nourriture, la programmation de litanies etc....c'est facile à repérer ...pas besoin du concept d' aliénation parentale là non plus.""

Ce avec quoi il faut bien que j'accepte de vivre, c'est que je ne saurai jamais, malgré toute l'importance que la question peut avoir, je ne saurai jamais de façon certaine si c'est une question absurde, un délire construit quand j'étais encore enfant, ou bien un vrai problème et un père malsain qui me faisait des attouchements. Et cette idée "je ne saurai jamais" me donne tellement envie de pleurer. Mais bon, après tout, on a toutes nos envies de pleurer. Ce qui est sûr, c'est que je vais faire de la PC autour de cette idée "Je ne saurai jamais.", de ce pas !