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Dégustation des repas pendant 10 jours

Se réconcilier avec ses sensations alimentaires Dégustation
11 déc 2015 à 21h

Bonjour, Je viens par ici car j'éprouve de grosses difficultés avec cette étape. Je ne sais pas  pourquoi, mais je n'éprouve pas de plaisir à la dégustation de mes repas. J'ai toujours l'impression de ne pas avoir assez porté d'attention aux aliments, les pensées prennent le dessus très rapidement et du coup j'ai l'impression de mal faire.  Je crois ne pas avoir compris ce que je dois faire en fait.  Déguster mes repas pendant 10 jours ? Ça veut dire quoi ? Plonger le doigt dans ma soupe pour sentir sa texture ? Ne pas macher de suite les aliments,  à chaque bouchée ? Je n'ai pas du saisir la dégustation de repas entiers. Vous pouvez m'éclairer svp ? Parce que le tout se solde pyr de grosses Eme :(

Merci beaucoup pour votre aide !

 

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64 commentaires

[quote=louise.parr]

C'est drôle comme on peut avoir des expériences différentes de ce programme!

Chris, je t'envie presque d'accrocher autant à la dégustation!

Moi j'ai eu une révélation à l'étape de la faim (qui était la première pour moi) et j'avais lu pas mal de retours sur le forum et les chats sur la dégustation qui changeait la donne pour certains participants. Mais j'ai été plutôt déçue frown

Je ne sais pas si je faisais comme il fallait mais je ne ressentais pas de différence très marquée entre le goût à la dégustation et le goût quand je mange normalement. Au pire, j'avais l'impression que décortiquer les saveurs gâchait un peu l'alchimie des plats (en se disant par exemple : tiens des pâtes et du basilic et des pignons au lieu de se dire tiens des pâtes au pesto), mais je n'ai pas eu de réelle révélation sur mon alimentation à cette étape!

Peut-être que ça s'est fait sans que je m'en rende compte puisque j'ai appris à mieux identifier ma satiété quelque part avant l'étape de la satiété mais j'espérais que l'étape de la dégustation me ferait découvrir des tas de choses sur mes goûts, et non, pas du tout! A la fin je l'ai même bâclée parce que je ne voyais pas bien ce que j'en tirais à part à voir des spaghettis en bouillie dans la bouche blush

En tout cas c'est agréable de voir que ça a bien marché pour toi! cheeky

[/quote]

Et bien pour moi c'est tout le contraire... Si j'ai apprécié l'étape sur la dégustation, pour la faim, ça a été beaucoup plus difficile. Un parcours semé d'embûches, de difficultés... Il est vrai que j'appréhendai beaucoup cette étape avant même de la commencer.

Mais j'en ai tiré du positif. J'ai retrouvé mes sensations de faim. J'arrive à distinguer la petite faim, la bonne faim et la grande faim... Pour moi, la révélation s'est faite sur cette étape.

El le hasard a voulu que mercredi dernier je me retrouve face à la grande faim. J'étais vraiment très mal. J'ai pu la reconnaître et mieux la vivre.
Et la dégustation m'a permis de ne pas me jetter sur les aliments et de manger lentement malgré tout.

Mais l'étape sur la Dégustation ! Que du plaisir !
En fait je ne cherche pas à décortiquer. Mais il est vrai que je retrouve l'odeur, le goût, les réactions en bouche des aliments.
Mais c'est l'ensemble qui va m'apporter le plaisir !

En fait ensuite on intégre tout ça et la dégustation fait partie du repas. 

Je termine demain cette étape..

[quote=chris212]

En fait ensuite on intégre tout ça et la dégustation fait partie du repas. 

[/quote]

 

Tout est dit ! ;-)

louise, moi je suis comme toi !

je n'ai pas trop aimé l'étape de la dégustation..... sur le moment

par contre ça m'a fait du remue-ménage

 

tout d'abord je n'ai pas apprécié le carnet que je trouvais trop intellectuel

pour moi la dégustation cela n'est pas sentir la saveur boisée  ou je ne sais pas

c'est plutôt sentir le plaisir....

 

 

ensuite je me suis aperçue que trop de plaisir.....   pour moi ça me fait peur

cela m'a renvoyé directement au fait que comme toute émotion, mes émotions alimentaires positives, comme le plaisir gustatif, j'essayais de les éteindre

il faut dire que j'ai essuyé quelques regards froids et perplexes quand je m'extasais sur des saveurs, me faisant sentir  "bizarre"

 

 

bref  tout ça pour dire que la dégustation je n'avais pas non plus accorché plus que ça à l'époque

 

sauf qu'aujourd'hui c'est tout le contraire, j'adore ça

- parce que je n'ai plus besoin d'étouffer mes émotions positives

- parce que j'ai de bien meilleurs produits  (panier AMAP, verger bio)

- parce que j'ai plus souvent un bonne faim  qui est la condition sine qua non  pour que les choses soient bonnes

 

 

pour la dégustation comme pour d'autres étapes, c'est parfois  "après"  que l'on en mesure toute la dimension

le travail continue....

[quote=izabelle]

pour moi la dégustation cela n'est pas sentir la saveur boisée  ou je ne sais pas

c'est plutôt sentir le plaisir....

ensuite je me suis aperçue que trop de plaisir.....   pour moi ça me fait peur

cela m'a renvoyé directement au fait que comme toute émotion, mes émotions alimentaires positives, comme le plaisir gustatif, j'essayais de les éteindre  [/quote]

 

Pour moi, la dégustation c'est une madeleine de Proust.
On peut alors retrouver des souvenirs, des images, des sensations et des émotions.

La saveur boisée dont tu parles, par exemple.
Pour moi, la saveur boisée je la ressens lorsque je déguste une bonne omelette ou une poêlée aux champignons.
On la retrouve dans l'assiette. wink

En fait, je l'associe aussi à l'enfance, à la famille.
Avec mes parents on partait le dimanche en forêt pour la journée.
Pique-nique au bord de l'eau, puis cueillette des champignons...
Grande balade plus ou moins ardue dans les sous-bois. On partait pour plusieurs heures à la recherche des chanterelles, des giroles, des trompettes de mort, des cèpes, des bolets... J'ai appris à reconnaître et à respecter les champignons. 
Parfois on trouvait quelques myrtilles ou des fraises des bois ! 

J'adorais ça ! Que de souvenirs... Une fois à la maison, il fallait encore trier, préparer...

Une fois rentrés, le soir on partagait une bonne omelette...


Si je m'autorise à déguster, j'ai plus que de la nouriture.smiley C'est aussi une source de plaisir !

Ce fil m'a permis de comprendre que mon blocage de plusieurs mois (8 mois au total!!! rien que ça) sur la dégustation (version 2, la première fois que j'ai fait l'exo j'ai pu éliminer nombre d'aliments tabous que je n'aimais pas ce qui était positif) est lié à ma peur de prendre du plaisir et ma peur d'être déçue.

Je m'explique, je vis la dégustation en mode "tout ou rien" de perfectionniste; si je mange en dégustant, je veux absolument être satisfaite (parfaitement satisfaite) par mon repas; or quand je sens qu'il y a des obstacles à cette satisfaction (repas médiocre, trop de bruit, mon enfant qui me stress...) alors je laisse tomber et je pars en mode j'avale tout et très vite, ce qui fait que je mange encore et toujours trop.

Si par hasard toutes les conditions pour déguster sont réunies, alors je suis satisfaite et je prends du plaisir (ce qui arrive une fois par mois maximum) mais j'ai peur de prendre trop de plaisir, car alors se profile en contrepoint  toutes les fois où je ne me suis pas autorisée à prendre du plaisir et cela me rend alors triste ou alors je vais être dépassée donc il me faut "dompter" cette émotion. 

C'est pas gagné à ce que je vois.

[quote=liegama]

Ce fil m'a permis de comprendre que mon blocage de plusieurs mois (8 mois au total!!! rien que ça) sur la dégustation (version 2, la première fois que j'ai fait l'exo j'ai pu éliminer nombre d'aliments tabous que je n'aimais pas ce qui était positif) est lié à ma peur de prendre du plaisir et ma peur d'être déçue.

Je m'explique, je vis la dégustation en mode "tout ou rien" de perfectionniste; si je mange en dégustant, je veux absolument être satisfaite (parfaitement satisfaite) par mon repas; or quand je sens qu'il y a des obstacles à cette satisfaction (repas médiocre, trop de bruit, mon enfant qui me stress...) alors je laisse tomber et je pars en mode j'avale tout et très vite, ce qui fait que je mange encore et toujours trop.

Si par hasard toutes les conditions pour déguster sont réunies, alors je suis satisfaite et je prends du plaisir (ce qui arrive une fois par mois maximum) mais j'ai peur de prendre trop de plaisir, car alors se profile en contrepoint  toutes les fois où je ne me suis pas autorisée à prendre du plaisir et cela me rend alors triste ou alors je vais être dépassée donc il me faut "dompter" cette émotion. 

C'est pas gagné à ce que je vois.

[/quote]

Bonsoir Liegama,

Moi non plus je ne supporte pas le bruit, le brouhaha lorsque je mange ; ça me gêne beaucoup pour déguster mon repas.
C'est vrai qu'avec un petit enfant, c'est pas facile.

Par contre j'accepte tout à fait le plaisir retrouvé que me procure lé dégustation. Je l'apprécie à sa juste valeur.
Je n'éprouve ni peur ni culpabilité...
C'est une émotion que j'accueille avec plaisir.smiley

Le fait de déguster à nouveau, de prendre le temps de déguster ce que je mange et de que j'aime, non seulement d'éprouver du plaisir mais de limiter ma consommation. La dégustation est un moyen très utile pour mieux reconnaître sa faim et arriver à sentir si l'on a encore faim... wink
Pour moi la satiété n'est encore qu'un mot.
Enfin je n'en suis pas encore là dans le programme. Mais c'est ce que je pressens.


Je commence à comprendre que le perfectionnisme n'est pas forcèment un atout... Et qu'il faut que j'arrive à lâcher prise... Mais bon chaque chose en son temps. La prise de conscience est un premier pas dans de sens.

A +

Je peux deguster et savourer, surtout si j'ai une bonne faim, mais rapidement, le goût et le plaisir s'estompent et je sens qu'il faudrait que je cesse de manger. À ce moment là, grosse EME et j'anesthesie TOUT pour être certaine de rien laisser, de pouvoir tout finir.

Il faut vraiment que j'arrive à faire cette pause au milieu du plat, recevoir ce flots d'émotions, les laisser prendre leur place en moi plutôt que de remplir avec des bouchées vite avalées...

Je crois avoir compris un nouveau truc sur ma difficulté à déguster; j'ai refait un carnet alimentaire et j'ai découvert que je mangeais 90% du temps avec une petite faim, voir pas faim du tout (à cause c'est l'heure). Du coup, les rares fois où j'essayais de déguster, je ne trouvais pas cela hyper bon vu que je n'avais pas assez faim et j'en avais déduit que je ne savais pas déguster. 

Mais les quelques fois où j'ai mangé avec une bonne faim, même si je n'ai dégusté que la première bouchée, j'ai noté une différence dans le plaisir.

Autre blocage, un peu comme toi Clara c'est que très vite le plaisir s'estompe et j'ai besoin de tellement moins de nourriture que ma tête le pense que ça me frustre. Alors je pars en EME;

Bonsoir Izabelle,

Quelques lignes  pour en finir avec la dégustation.

 

[quote=izabelle]   louise, moi je suis comme toi !

je n'ai pas trop aimé l'étape de la dégustation..... sur le moment

par contre ça m'a fait du remue-ménage 

tout d'abord je n'ai pas apprécié le carnet que je trouvais trop intellectuel  [/quote]

 

Personnellement, j'ai adoré cette étape.
Bien plus que celle sur la faim que j'ai trouvé très difficile à vivre...

Comme pour toi, grand remu ménage ou "remu méninges" !

Cette étape de la dégustation que je viens de terminer m'aura permis de retrouver mes marques.
Je me suis à nouveau autoriser à savourer, à déguster sans culpabité, sans complexe, sans me poser de questions.

 

[quote=izabelle]     ensuite je me suis aperçue que trop de plaisir.....   pour moi ça me fait peur

cela m'a renvoyé directement au fait que comme toute émotion, mes émotions alimentaires positives, comme le plaisir gustatif, j'essayais de les éteindre  [/quote]

Effectivement, déguster c'est s'autoriser à éprouver du plaisir.
Cette étape m'a permis de renouer avec le plaisir des sens qu'il soit visuel, olfatif, gustatif, auditif...  
C'est presque une forme de sensualité... 

 

[quote=izabelle]    il faut dire que j'ai essuyé quelques regards froids et perplexes quand je m'extasais sur des saveurs, me faisant sentir  "bizarre"   [/quote]

Moi aussi, j'ai essuyé quelques regards et réflexions. Et oui, le regard de l'autre encore...
Mais tant pis. On m'a dit : "tu ne crois pas que tu exagère un peu..."
Maintenant c'est vrai que l'expérimentation par elle-même est plus facile à mener si on ne partage pas le repas avec la famille ou avec d'autres personnes.

Rien ne nous oblige à renifler la nourriture, à machouiller de façon "ostentatoire".
On peut aprécier l'odeur, les arômes d'un aliment ou d'un plat lorsqu'il arrive sur la table ou lorsqu'on l'approche.
On a tout le plaisir visuel avec les couleurs, l'aspect, la présentation.
Le toucher se fait aussi "dans la bouche" avant même de mâcher.
Quand on commence à mâcher c'est l'explosion des saveurs en bouche.

A moins qu'on soit seul et alors peu importe. On peut alors se comporter un peu comme un enfant.

Mais je pense qu'on peut prendre cette étape comme une série d'exercices, d'expériences qui permettra de réapproprier toutes ces sensations, ces plaisirs que l'on ose pas ou plus éprouver.

Ensuite on peut les (ré)intégrer dans la vie de tous les jours pour faire de la dégustation une alliée.

 

[quote=izabelle]    pour la dégustation comme pour d'autres étapes, c'est parfois  "après"  que l'on en mesure toute la dimension  [/quote]

Tout à fait d'accord. Il faut laisser le temps faire son oeuvre.  Au fil du temps, on réalise ce que cette nouvelle étape nous aura apporté.
Et comme on dit "100 fois sur le métier remettre son ouvrage"

Ce midi, j'ai déjeuné à l'extérieur.

Je me suis offert comme dessert une tartelette aux fraises.

 

Magnifique :  des fraises bien rouges, bien brillantes... napées de gelée... sur un lit de crème patissière... le tout sur un fond de tarte brisée...  Plaisir des yeux total... Plus que prometteur  smiley

Et là, patatras !  Je commence à prendre une petite fraise... Je la "sens" discrétement...  Rien, mais rien de rien ! ça n'est pas possible...

Je la "mets" dans la bouche, toujours rien. Je la croque. Rien, rien, rien... Aucun goût, aucune saveur en bouche... Pas sucrée... Pas de goût de fraise tout court. Aucun goût. Fade. Aucune saveur. On peut même pas dire qu'elle avait le goût de l'eau. Non c'était neutre ! angry

Peut-être une fausse fraise, déguisée en fraise... Une fraise qui n'a jamais dû voir le soleil, ça c'est certain ! Appeller ça une fraise, c'est une hérésie. 

Seconde fraise, idem ... Troisième fraise, elle a l'air bizarre, idem... 

Je goûte le nappage : pas fameux

Je goûte la crème... Elle est bonne mais je voulais surtout des fraises.

Le fond de tarte : tout mou, tout humide, pas terrible...

En désespoir de cause, je tente une dernière expérience. Une cuillièré avec une petite fraise, un peu de nappage, un peu de crème, un peu du fond de tarte... Rien à faire.   frown

Toujours pas d'explosion de saveurs en bouche ! Comment ose-t-on vendre des pseudos tartes aux fraises !

J'ai quasiment laissé un peu plus des  3/4 de ma tartelette aux "fraises" et sans regrets !   wink

 

La dégustation en pleine conscience présente bien des avantages.
En particulier elle m'aura permis de laisser un dessert qu'en d'autres temps j'aurais peut-être consommé en grande partie avant de réaliser qu'il n'était vraiment pas bon.
Tant qu'à faire autant que ce soit bon.

Pas la peine de manger pour dire ne pas laisser, par habitude, par conventions sociales, par inattention...

A bon entendeur...