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Je n'arrive pas à les gérer !

L’alimentation émotionnelle Les envies de manger émotionnelles
23 fév 2013 à 10h

Bonjour à tous,

Je suis à l'étape "gérer les EME" et je n'y arrive pas. C'est plus fort que moi.

Je n'arrive même pas à pratiquer la respiration avant pour aider à les gérer. C'est comme si on allait me piquer ma nourriture et qu'il fallait que je la mange tout de suite.

Si vous êtes passées par là et que vous y avez réussi, dites moi comment vous avez fait.

Je suis désespérée car je viens de me peser et j'ai encore pris un kilo.

 

Merci pour votre aide.

 

Aline

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36 commentaires

eh oui, il faut ralentir le rythme!!!!

tu peux faire des respirations "incognito",  si tu as écouté souvent le MP3, tu sais ce qu'il dit et tu peux le faire les yeux ouverts, l'air pensif simplement.....

je le fais souvent quand je mange en compagnie car sinon c'est systématique que je perde le "contact-radio" avec mes sensations et prise dans le feu de l'action que je mange bien plus que ce que me réclame mon estomac....

je peux même le faire en parlant maintenant, c'est juste porter sa conscience sur sa respiration

ça aide même à manger plus lentement

il y en a qui posent les couverts toutes les trois bouchées, je trouve ça bien pour aider à "penser" à déguster, manger plus lentement, donc se sentir satisfaite une fois arrivée à satiété

Merci pour ces conseils ultra pratiques, Izabelle, que je vais aussi pouvoir mettre en pratique puisqu'il est midi!

Ce soir je suis un peu désespérée d'arriver un jour à gérer mes EME. Mais je crois, à la lecture d'Izabelle, que je suis encore beaucoup dans la lutte, je n'arrive pas à lâcher le contrôle. Je sens que je ne me réconforte pas, me demande si j'arrive à m'autoriser à me réconforter. Là tout de suite, après ma grosse EME de ce soir, je me sens super mal, j'ai bien trop mangé, bien au delà de ma satiété et ça faisait longtemps que j'avais pas sentie se "trop plein". Je note quand même que je n'aime pas (plus?) du tout cette sensation fort éloignée du sentiment de satiété qui me laissait légère et auquel je commençais à m'habituer. 

J'essaye de ne pas trop culpabiliser et je me dis que j'attendrais ma faim demain. Je sais que ce soir j'avais un trop plein d'émotion de la semaine et un sentiment d'avoir dépassé mes limites d'acceptation de pleins de choses mais je sais pas quelle aurait été la meilleure réponse à ça. 

je trouve que le mot "gérer"  qui est pourtant celui utilisé dans le parcours est un peu pernicieux

pour moi il m'évoque le contrôle, quelque chose qu'on maitrise

et tant qu'on est dans le contrôle,  eh bien en tous cas pour moi, c'est encore plus et plus d'EME

c'est pour ça que je ne parlerai pas de les gérer, les EME, mais de les vivre, les accueillir

elles sont là, ces envies.... on les accueille mais elles ne nous obligent à rien

comme ces envies sont des impulsions, c'est assez difficile de les accueillir sans qu'elles ne nous obligent à rien, mais il s'agit de les observer, d'observer son inconfort,   et sans calculer, sans réfléchir, sans juger

ne pas tenir "à la volonté"  ou "pour être la bonne élève"   ou  "pour être bien, fière de soi"

mais juste faire des expériences   pour apprivoiser ces petites bêtes là

ce ne sont pas des gros monstres, pour moi ce sont des chiens de garde, mais des gentils toutous dans le fond

 

je sais que c'est dur de lâcher le contrôle, je suis dans la même recherche que toi

j'observe mes pensées et la plupart du temps quand je rumine, c'est par rapport à un truc que je ne contrôle pas et que j'essaie de contrôler

alors je me dis   "lâcher-prise",   ça fait du bien, je sens que c'est juste

je dois le refaire trente fois par jour cependant.....

 

mais bon le fait d'être ainsi tellement "contrôleuse",  j'ai fini par l'accepter, mes envies de contrôle font partie de moi,  à moi de ne pas toujours me laisser embarquer et de contrôler ce que je peux contrôler : mes actes

J'aime beaucoup ta réponse Izabelle. Hier j'étais mal suite à mon EME et ça se traduit dans mon choix des mots. En me relisant aujourd'hui je trouve également que le mot gérer, c'est encore essayer de contrôler, de maîtriser, d'ailleurs je l'utilise beaucoup dans des aspects professionnels où j'essaye de maîtriser également. 

Je comprends intellectuellement ce que tu dis : vivre, accueillir l'EME mais je ne l'ai pas encore expérimenté.

Je n'ai pas encore accueillis une EME. Ce matin j'en ai eu une petite au pdj mais la pause respiration me l'a fait partir et a donc nourrie ma croyance que je peux "maîtriser" mon EME via la respiration. Or ce n'est pas le but, à ce que j'ai compris, puisque le but est d'accueillir.

Ce soir je m'attendais à une autre EME, pour "tester la méthode qui a marché ce matin", mais pas d'EME à l'horizon pour le moment. 

Ma coach m'a demandé hier ce qu'il se passait juste avant que je ne mange quand j'avais une EME. J'ai été incapable de lui dire car je me suis rendue compte que je n'avais jamais attendue suffisamment longtemps pour le savoir, je répondais toujours à l'impulsion en mangeant. J'avais jamais pratiqué l'EME-zen, persuadée que ça allait m'empêcher de manger.

Mais sa question m'a titillée et maintenant je suis curieuse de savoir ce qu'il se passe en moi quand j'ai une EME. Je suis dans une attitude un peu plus ouverte pour la prochaine EME. Jusqu'ici j'avais peur de l'EME que je voyais comme une ennemie à abattre à coup de RPC et d'EME-zen que je n'arrivais pas à pratiquer au bon moment. Donc toujours du volontarisme. 

Je te tiens au courant de mes futures découvertes dès ma prochaine EME.

bravo liegama, tu tiens le bon bout!!!!

quand on arrive à accueillir vraiment une EME,  on n'a pas besoin de la faire disparaitre   et on n'a pas besoin de manger non plus  

on a apprivoisé le chien de garde, il nous mange dans la main....

"les EME sont nos amies, il faut les aimer aussi"   sur l'air bien connu de la parodie de Chantal Goya par les Inconnus, enfin bien connu pour ceux de ma génération sans doute

et je viens d'apprendre qu'on a le même âge toutes les deux!

 

Salut Izabelle,

Merci de ton soutient encourageant, et oui, nous avons le même âge (et des fonctionnements similaires parfois, en tout cas je me retrouve dans beaucoup de tes écrits).

Cet après midi, j'ai fait un goûter (chose peu fréquente pour moi). Déjà, j'ai noté que j'avais peur de faire un goûter, peur de faire une collation car jusqu'ici je n'arrive pas à m'arrêter de manger. La majorité du temps je commence à avoir faim vers 17H et je résiste, je lutte, je me dis que je peux "tenir" et je finis par manger en mode compulsif vers 18H ou 19H.

Pour une fois je me suis posée au calme, j'ai fait une pause avant de manger, j'ai bu un peu d'eau également car me suis rendue compte que j'avais soif (je me demande si je confonds pas un peu faim et soif parfois). Puis j'ai mis mes aliments dans une assiette : une date, une demie figue séchée et une petite tranche de gâteau à la banane vegan que j'ai fait moi même. Je n'ai pas mangé de gâteau à la banane depuis des années et j'ai découvert que c'était peut être un aliment tabou pour moi (comme tous les gâteaux je crois). Après avoir mangé le tout, j'ai sentie que j'avais une EME, je voulais plus de gâteau. Je ne ressentais pas satiété encore, mais j'ai eu l'impression que si je continuais à manger, je n'aurai peut être plus faim plus tard. 

J'ai fait les 3 mn de respiration de l'EME-zen et là, grosse émotion (mais je ne sais pas trop laquelle), je me suis mise à pleurer à chaudes larmes et gros sanglots, avec mon plexus tellement tendu que j'avais du mal à respirer entre mes sanglots.

Je me suis souvenue de la première fois où j'avais goûté du cake à la banane. J'étais fille au pair, à Houston, je me sentais tellement seule, je n'arrêtais pas de manger, j'étais énorme. J'avais cuisiné ce gâteau et j'ai mangé tout le gâteau avec un fort sentiment de culpabilité et ensuite j'ai obsédé sur ce gâteau pendant des jours, j'en faisais tous les jours ou presque et je le mangeais entièrement. 

Je crois (mais suis pas trop sûre) que l'émotion ressentie durant l'EME était une émotion du passé que j'ai enfouie (comme tant d'autres). Est-ce possible? Sinon je sais pas quelle émotion j'ai ressentie. Mais l'expérience m'a fait un peu peur, je me vois mal ressentir des émotions pareils à chaque EME, est-ce que c'est ça qui va arriver?

En tout cas après les 3 mn de respirations, je suis restée au calme encore 5 mn à respirer seule et me suis rappeler que si je voulais je pouvais reprendre une tranche de gâteau. Mais je n'en avais plus envie. Donc pour la deuxième fois, en deux jours je n'ai pas mangé malgré une EME. 

Et le déclencheur de ces "essais d'EME-zen" a été la lecture d'un de tes écrits où tu rappelles qu'il n'est pas nécessaire de lutter contre les EME. 

Je suis curieuse (mais un peu peureuse également) de voir la suite.

[quote=liegama]

Je crois (mais suis pas trop sûre) que l'émotion ressentie durant l'EME était une émotion du passé que j'ai enfouie (comme tant d'autres). Est-ce possible? Sinon je sais pas quelle émotion j'ai ressentie. Mais l'expérience m'a fait un peu peur, je me vois mal ressentir des émotions pareils à chaque EME, est-ce que c'est ça qui va arriver?

[/quote]

hello liegama,

bien sûr c'est certainement ce souvenir qui t'a provoqué l'EME.... eh oui tout est lié, et le goût..... peut nous rappeler des phases de vies : solitude, sentiment d'abandon, tout ça tout ça....  ouh qu'on a envie de ne PAS ressentir tout cela  et l'EME est déjà là....

n'aie pas peur, certes tu as pleuré, mais tu n'es pas morte....    tant que tu as peur de la force de tes émotions, tu garderas le réflexe de manger

par contre si tu "plonges" dedans, tu verras que ces émotions, pour aussi "sauvages" qu'elles paraissent ne sont fait presque rien du tout.....

je dirais que ce genre d'éxpérience peut t'inciter à stopper le changement que tu as engagé et à repartir dans le contrôle émotionnel

ça serait dommage....    les émotions intenses nous font peur ou bien on en a honte....  mais souvent quand on les accepte justement, dans leur intensité, elles sont très brèves

LIegama ton post me parle vraiment beaucoup. Moi aussi depuis que j'ai réussi (pas à tous les coups hein...) à accueillir mes émotions lors d'une EME, je pleure. En fait pas à chaque fois, mais très souvent j'ai une montée de tristesse très intense, incompréhensible.

J'ai fait le rapprochement d'ailleurs avec un autre mécanisme qui arrive souvent chez moi : quand je regarde quelque chose de triste aux infos, qui me touche, ou bien si je vois des gens qui font des choses que j'aimerais faire (danser, chanter, être libres...) je pleure. Mais vraiment à chaudes larmes. C'est bizarre, parce que quand je regarde quelque chose d'émouvant je n'ai JAMAIS envie de manger en revanche, oui, je pleure. Et quand je mange sans faim (EME donc), je ne sais jamais identifier l'émotion. Sauf, sauf, si j'accueille l'émotion grace à cet exo de l'EME Zen.

Bon, mon post est un peu fouilli :) Mais je réfléchis avec vous, à haute voix si je puis dire !

Je retiens que si l'émotion vient d'une image extérieure, je fais le lien dans mon cerveau image = émotion et je l'accepte et donc je ne mange pas (mais je pleure !).

Tandis que quand l'émotion vient de nulle part, totalement intériorisée, je mange pour la faire taire...

Bon, je ne comprend pas pourquoi mais je constate ça en le décrivant.

[quote=HelloMe]

Je retiens que si l'émotion vient d'une image extérieure, je fais le lien dans mon cerveau image = émotion et je l'accepte et donc je ne mange pas (mais je pleure !).

Tandis que quand l'émotion vient de nulle part, totalement intériorisée, je mange pour la faire taire...

[/quote]

c'est très intéressant HelloMe, et pour ma part je ressens la même chose

 

une émotion vécue par empathie  (très fréquent chez moi) ne me donne généralement pas d'EME

 

pour ma part, j'ai l'impression que c'est lié au "contrôle"

l'émotion de l'autre, on sait que l'on ne peut pas la contrôler, alors on n'essaie même pas

mais la sienne, on pense que si....  du moins on a pris le réflexe de la contrôler, à coup de chocolat, de pizzas ou autre......

 

généralement il y a le même processus pour une émotion très intense que l'on vit soi-même et que l'on sait qu'on ne pourra pas contrôler :  elle ne nous donne pas un instant envie de manger

je pense aux grands deuils, aux séparations (pour moi la seule chose qui m'ait coupé l'appétit dans ma vie)

 

ce qui confirmerait que les EME   sont là lorsque l'on tente de "maitriser" l'émotion,   et non pas systématiquement

c'est indépendant de la force de l'émotion

finalement on cherche plus à maitriser ses émotions pour les petits trucs du quotidiens.....   

 

donc si on arrive à lâcher le contrôle émotionnel, on pourra vivre nos émotions comme on vit celles des autres : ça vient, ça part....  on n'en a pas peur, c'est juste naturel

 

voilà ma réflexion sur le sujet