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Ce que je ressens quand je m'entraîne à ressentir la satiété

Se réconcilier avec ses sensations alimentaires Satiété, rassasiement gustatif et rassasiement global
Animatrice forum En or (1004) Très actif (30)
14 Aoû 2014 à 08h

Hello à tous

l'idée de ce fil est venue en lisant un autre dans le forum  "carnets"

 

l'expérience du fractionnement est souvent terriblement difficile pour les mangeurs émotionnels

j'ai dû m'y reprendre à 5 fois !!!!

 

je pense que c'est lié au fait que cet exercice nous confronte à beaucoup de ressentis,  et les mangeurs émotionnels ayant la facheuse tendance à manger pour éviter de ressentir,  eh bien cela provoque des EME en pagaille

 

j'ai donc pensé à ce fil pour venir exprimer avec des mots ce que l'on ressent en vivant cette expérience, que ça soit dans l'exercice en tant que tel,  ou dans notre quotidien

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89 commentaires

Yes Chléa, tu as raison, et c'est ce que je fais à la maison.

Sauf que avec mon microscopique appétit, il faut vraiment un micro plat pour avoir encore faim au moment du dessert.

Et aur estau, tu ne choisis pas la taille de ton assiette. Si je joue le jeu, je m'arrêterais de manger le plat au 1/4... et là, j'assume pas de ne pas manger plus que ça au restau.

Donc je mange une bonne partie de mon plat, donc je n'ai plus faim pour le dessert. Alors bien sûr, tu as aussi raison, je peux très bien manger un dessert en EME, et la terre ne s'arrête pas de tourner, et la régulation, tralala.

Mais ce sont des circonstances qui se reproduisent assez souvent pour moi (restau pro souvent).

Bon, je réfléchis ! smiley

C'est vrai que ce n'est pas facile d'en laisser dans son assiette au resto.

Je le fais, même si je ne suis pas super à l'aise. En général, je dis "c'était très bon" au moment où le serveur reprend mon assiette.

J'ai moins de scrupules qu'avant. Surtout que c'est moi qui paye. j'ai quand même le droit de manger à ma faim alors que je paye. Et je n'ai pas du tout le même appétit que mon chéri alors qu'on nous sert la même assiette.

Je dirais que c'est une question d'habitude. Les premières fois, tu es super mal à l'aise, ensuite un peu moins, et après tu ne te soucis plus de ce que pensent les autres (à moins d'être dans un resto super gastronomique, on voit rarement le chef, et les serveurs, eux, font leur boulot, je pense qu'ils s'en fichent un peu).

Ou alors, si tu connais bien le resto et que tu connais bien les plats que tu y manges habituellement, tu peux aussi demander au serveur, au moment de la commande, de te servir une assiette moitiè moins remplie que d'habitude (un peu comme on demande: pas de chantilly, s'il vous plait).

Bon courage!

En vous lisant, je viens de m'apercevoir que moi au resto, ça ne me pose aucun problème de laisser dans mon assiette.Alors que chez moi, ça m'en pose un (donc je reduis mes portions en conséquence et /ou je gère les restes ) 

C'est bizarre, je m'en aperçois juste à l'instant , j'avais jamais réfléchi là dessus avant...Peut'etre parce que je considère que le restau c'est une prestation comme une autre, qu'il n'y a pas le coté affectif de la nourriture à ce moment là .. Je ne sais pas ..

Hier c'était ma dernière journée de fractionnement , et elle s'est tres bien passée . C'est marrant de me souvenir que ça me faisait tres peur, que je m'étais préparée à une frustration intense ...et qu'au final, j'ai plutôt bien aimé . Comme quoi , les idées que je me fais  de choses AVANT de les vivre c'est pas ce que je fais de mieux

Du coup j'ai bien envie de continuer à manger comme ça ...si j'y arrive, car ça m'oblige à pas mal réfléchir quand même, et j'ignore si je serai capable de le faire au long cours

Hier midi, tres bon déjeuner;je suis sortie de table satisfaite ;  j'avais volontairement laissé de la place car je m'apprétais à faire des crèpes et je savais que j'allais forcément en manger une ou deux en les faisant

....pour constater bien plus tard, alors que ma mère me demandait au téléphone si "elles étaient bonnes" que je ne les avais même pas goutées !!

Et le soir nikel : salade verte et fromage( j'en avais envie ) et  2 crepes . Me suis régalée

 

Me reste à appliquer tout ça au quotidien

Allez, puisqu'il s'agit ici de venir poser ses ressentis en direct...

Bonne faim avant le repas de midi, au restau avec des collègues. Je prends une salade, qui s’avère être de petite dimension.

Et là, ça part en vrille, la tête prend le contrôle : « chouette une petite salade, ça veut dire que je vais pouvoir prendre un dessert ». Je ne me suis pas interrogée à la fin de la petite salade sur le niveau de ma faim, je voulais un dessert, point. Et même, je ne me suis pas interrogée sur ce dont j’avais envie « vraiment », je voulais un truc bien sucré / bien chocolat « parce que j’ai bien le droit, après une si petite salade ».

Moyennant quoi j’ai mangé mon dessert et je suis sortie de table incapable de dire si j’avais trop mangé ou pas, car pleine de culpabilité.

Il faut dire que je mange au restau pour la 3ème fois cette semaine, que les 2 fois précédentes, j’ai lutté pour ne pas prendre de dessert car je n’avais plus faim. Et là, je m’interroge : quand je ne prends pas de dessert car plus faim, je respecte bien mes sensations, je suis bien « à l’écoute » et pas « dans le contrôle », mais je suis aussi dans la frustration (parce que j’ai beau ne plus avoir faim, j’ai quand même envie d’un dessert).

Ya un truc qui m’échappe.

La tête est toujours hyper contrôlante. Une fois que je passe en mode « je ne fais pas attention à mes sensations », pfuuuiiit, c’est comme si mes sensations n’existaient plus du tout, je n’y pense plus, même pas une seconde (alors que je passe le reste de ma journée à y penser).

Et toujours cette fichue sensation d’être de nouveau complètement paumée, de gros gros retour en arrière.

Donc en fait, ce post, c'est "ce que je ressens quand j'échoue à essayer de penser à ressentir la satiété"... smiley Autant en sourire, n'est-ce pas...

[quote=mavo]

 Et là, je m’interroge : quand je ne prends pas de dessert car plus faim, je respecte bien mes sensations, je suis bien « à l’écoute » et pas « dans le contrôle », mais je suis aussi dans la frustration (parce que j’ai beau ne plus avoir faim, j’ai quand même envie d’un dessert).

Ya un truc qui m’échappe.

[/quote]

Ben moi ça me parait normal ça : on a me droit de CHOISIR ce qu'on a envie de manger, et de ressentir de la frustration si on ne le mange pas

Si t'as envie d'un dessert, tu adaptes le plat en fonction de ce que tu connais de ta faim, comme ça tu peux manger ton dessert ( d'ou l'interet de s'interroger avant le repas sur l'état de sa faim pour faire en fonction ) 

Moi maintenant , je m'interroge toujours avant le repas : j'ai envie de manger quoi ?  Et si j'ai envie de faire un repas composé principalement de desserts, je prends un tout petit peu de plat, voire juste un peu de salade verte,( ou un truc un peu léger )  histoire d'avoir quand même un plat hein ( parce que c'est pas parce que j'ai surtout envie de desserts que j'ai envie de renoncer au plat ) , et du coup après, j'ai la place pour manger le(s) desserts

Pourquoi culpabiliser parce que tu manges du dessert si tu en as envie ?

Soit t'as encore faim et tout va bien, soit t'as plus faim mais tres envie quand même , et là c'est une EME , ; mais même si c'est option 2, c'est pas grave, tu réguleras après ;)

Bon je sais que ça parait simple dit comme ça, et que dans le fond c'est pas si facile , mais peut'etre celà peut'il t'aider de t'interroger AVANtT le repas pour savoir  ce que t'as envie de manger / l'état de ta faim, et adapter en fonction( plutot que d ele faire en cours de repas ) : comme ça tu satisfais  ta faim et tu evites les frustrations

J'ai une tolérance tres faible à la frustration en général, et la  frustration alimentaire j'en veux juste plus ; du coup je me suis adaptée comme ça et j'aime bien 

Je te souhaite plein de courage :)

[quote=Chléa]

Moi maintenant , je m'interroge toujours avant le repas : j'ai envie de manger quoi ?  Et si j'ai envie de faire un repas composé principalement de desserts, je prends un tout petit peu de plat, voire juste un peu de salade verte,( ou un truc un peu léger )  histoire d'avoir quand même un plat hein ( parce que c'est pas parce que j'ai surtout envie de desserts que j'ai envie de renoncer au plat ) , et du coup après, j'ai la place pour manger le(s) desserts

[/quote]

Hi hi merci Chléa, c'est ce que je voulais expliquer à Izabelle l'autre fois, mais je ne sais pas si j'ai réussi. Moi, si je me demande ce que j'ai envie de manger, la réponse est quasiment toujours: le dessert!! Et donc, pour avoir quand même un peu de variété, je mange un tout petit peu de plat (l'autre fois, c'était un quart de steak haché, même pas envie de plus, et 4 petites galettes de pommes de terre), et comme ça je laisse de la place pour le dessert. Ce n'est pas vraiment calculé, j'ai toujours fait ça.

Au resto, pareil: je ne prends jamais d'entrée, et je préfère toujours laisser du plat (même un plat que j'aime) pour avoir de la place pour le dessert!

Grosse mangeuse, mangeuse émotionnelle, peur de manquer, colère et esprit de nullité si je mange trop ou au contraire frustation si je mange moins, j'en passe et des meilleures.

Qui a dit que manger était simple ???

Absente de LC pour quelques jours, je reviens et découvre tous ces comptes rendus qui me concernent écrits par d'autres que moi. Comment avez-vous fait pour rentrer si bien dans ma tête ? C'est de l'humour, évidemment. Mais, c'est tellement soulageant de se rendre compte qu'on n'est pas seule à vivre la même chose.

J'en conclus que le mieux est de reprendre l'expérience du fractionnement, puisque c'est à cette étape que mon corps a commencé à réagir.

Ou devrais-je dire que tout vient à point à qui sait attendre/apprendre.

 

Barvo Chléa, tu avances à pas de géant !

Assez contente aussi de ma journée d'hier, quoique toujours, encore, à nouveau stupéfaite des quantités qui me suffisent : pas de petit-dej, une salade lyonnaise à midi et pas de dessert, une petite portion de curry et 3 mirabelles le soir... Je n'ai pas eu faim avant 9h ce matin.

Bon, bien sûr, la régulation se fait sur plusieurs jours et avec ce que j'ai mangé pendant l'été, j'ai sûrement "de l'avance", mais quand même, ça fait toujours drôle.

En fait, quand je faisais l'exercice formel de fractionnement, je me souviens que je m'étais dit "en fait, c'est comme ça qu'il faudrait que je mange tout le temps, puisque je 'nai jamais besoin de collations"... Mais je n'ai pas continué, je l'ai vécu comme un exercice, et une fois que c'était fini, bah, j'ai arrêté de fractionner... Mais ce fil me rappelle bien que je mange toujours, en permanence, au dessus de mes besoins.

Et je n'arrive pas encore tout à fait à vivre cette idée comme une bonne nouvelle.

Moi aussi j'ai encore du mal avec le constat de la " petitesse" ( ça se dit ça ?? ) de mes portions. Alors je tente de compenser par des produits de qualité, qui ont vraiment du goût , qui sont vraiment bons, et du coup je ne suis pas frustrée . En tous cas, j'ai pu le faire à fond  sur ces deux derniers jours et l'expérience est assez concluante

Aujourd'hui, ça s'est tres bien passé : 

- le matin , vers 10h, quelques mirabelles , achetées au marché la veille et délicieuses; j'ai pas compté, mais je dirais 8 à vue de nez

- mon déjeuner : un pain au chocolat ( tres tres bon ) sur la plage, à 14H30; j'avais une bonne faim et il était tres bon ; je l'ai degusté par toutes petites bouchées et à la fin, j'étais ok : satisfaite et rassasiée

- la faim est revenue vers 17H, assez  vivement  ; donc à 17h30, j'ai mangé 4 amandes ; c'était trop juste mais je ne voulais pas gacher mon repas du soir; comme c'était tres supportable, et que j'étais rentrée chez moi, j'ai laissé comme ça, en m'autorisant si besoin à diner tres tôt

- diner à 20 h : une trache de saumon sauvage poélé ( un régal) , salade verte et quelques rondelles de carottes au cumin; fraises ( delicieuses ) et mirabelles . je me suis régalée, c'était vraiment tres bon. 

Je suis assez sidérée de l'evolution de mon gout ; en ce moment je suis tres attirée par les fruits, le poisson, mais je deviens tres tres difficile; je constate que les tres bons produits sont vraiment tres différents de ceux que j'avais l'habitude d'acheter. Alors clairement c'est plus cher, mais tant pis : je me régale , sans pour autant passer beaucoup de  temps en cuisine ( bien que  j'adore cuisiner) et ça , ça n'a pas de prix.

Je vais totalement révolutionner ma façon d'acheter ( j'avais dejà commencé depuis un moment mais là j'amplifie )  : j'ai la chance d'avoir dans une rue pres de chez moi plein de commerces de bouche, un marché ; j'y allais peu, car bien sur c'est plus cher qu'au supermarché.Ces commerçants sont assez réputés pour la qualité de leurs produits Dorénavant,je reserverai le supermarché pour l'épicerie et tous les produits  frais je les achèterai chez le poisonnier, boucher, fromager, primeur, chocolatier .Ca a tellement rien à voir en termes de gout que ça vaut vraiment la peine

Et en fait, peu suffit

Je sais ça peut paraitre idiot de s'apercevoir de ça seulement maintenant, ça semble tellement evident ..mais c'est comme ça . Je pense que j'étais tellement en conflit avec la nourriture que ça me semblait peu important ( sauf quand j'allais au resto ) . Je trouvais ça bon, et ça l'était 

Mais là c'est delicieux, et la marge entre "bon" et" delicieux", elle est juste enorme , juste assez enorme pour combler mon eventuelle frustration de manger moins ;)

Alors déjeuner d'hier partagé avec une collègue, donc forcément plus petit que prévu. J'ai bien voulu tendre la main vers une 2ème pêche, mais la micro-seconde d'hésitation m'a permis de me souvenir que je pouvais décider de ne pas la prendre, que je pourrais toujours la manger plus tard... Bien m'en a pris car évidemment, je n'ai pas eu faim de toute l'après-midi.

 

Hier soir du monde à la maison, dans un contexte un peu stressant car il fallait que tout soit prêt assez tôt. Donc j'ai speedé, un peu agacée par cette vie que je remplis jusqu'à la gueule, par ces situations où il me semble impossible de dire non...

Quand finalement tout était en place et que je me suis posée en face de l'apéro, clairement, le discours intérieur, c'était "ouf, là, j'en ai marre, je me réconforte" et à partir de là, je n'ai plus pensé à grand chose en terme de comportement alimentaire.

Je ne comprends toujours pas ces moments où je zappe, où je passe dans un autre "état d'être". Comme des portes qui se referment : la porte de l'attention se referme et je ne veux plus rien observer.

Alors ce n'est plus tout à fait, quand même, comme c'était il y a quelques mois. Je me suis servie une petite assiette à table, pas resservi ni du plat ni du fromage. Ca, ce sont des progrès, des choses qui ont changé.

Mais enfin, j'ai quand même certainement mangé BEAUCOUP : il est presque midi et je n'ai rien mangé depuis hier soir et j'ai à peine faim ! blush

 

Pattie, à nouveau, encore (!), je me reconnais dans tes descriptions : "Je ne me laisse rien ressentir vraiment, je saute d'une vague ombre d'émotion à une pensée. Je m'autorise un peu à me dire que bon, je dois être un peu angoissée, excitée. Mais je ne me laisse pas trop le ressentir, je m'occupe à autre chose (là, mon petit appétit)."

Et trouver la clé de la porte de mes émotions, et pouvoir ressentir, au lieu de tout masquer sous les EME, les projets divers et variés, les préoccupations quotidiennes, la sociabilité effrenée, eh bien ce serait super !

Bravo Bliss et Chléa !! Belles expériences que les vôtres !