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Ce que je ressens quand je m'entraîne à ressentir la satiété

Se réconcilier avec ses sensations alimentaires Satiété, rassasiement gustatif et rassasiement global
Animatrice forum En or (1004) Très actif (30)
14 Aoû 2014 à 08h

Hello à tous

l'idée de ce fil est venue en lisant un autre dans le forum  "carnets"

 

l'expérience du fractionnement est souvent terriblement difficile pour les mangeurs émotionnels

j'ai dû m'y reprendre à 5 fois !!!!

 

je pense que c'est lié au fait que cet exercice nous confronte à beaucoup de ressentis,  et les mangeurs émotionnels ayant la facheuse tendance à manger pour éviter de ressentir,  eh bien cela provoque des EME en pagaille

 

j'ai donc pensé à ce fil pour venir exprimer avec des mots ce que l'on ressent en vivant cette expérience, que ça soit dans l'exercice en tant que tel,  ou dans notre quotidien

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89 commentaires

C'est très intéressant de te lire, Pattie, ça m'apporte beaucoup, fait réfléchir.

Le dialogue que tu as avec ta mère, vraiment, c'est une chance, une richesse !

Hier, repas de famille chez mes parents. C'était chouette. J'ai flippé un peu à l'idée que la faim n'arrive pas. Elle est arrivée, et j'aurais voulu avoir vraiment très faim (alors que je sais que même avec vraiment très faim, je ne peux pas manger davantage, mon corps se contente d'à peu près la même chose que quand j'ai une faim moyenne. Là, c'était une faim "moyen moins". J'aurais aimé qu'elle soit au moins "moyen plus". Je regardais ma filleule d'un an et demi, en pleine période d'opposition, et on aurait dit un miroir : jamais contente.

J'ai mangé très peu, et j'ai bien senti que ça me suffisait. Mais pas contente quand même. J'en ai même parlé avec ma mère. Elle me demandait si je continuais ma méthode, en disant "en tous cas, ça marche bien !". J'ai dit que oui, mais que c'était pas facile, parce que j'avais un tout petit appétit, et que comme la nourriture me servait de réconfort, du coup je devais apprendre à me réconforter autrement d'une part, et surtout à ne plus avoir besoin de me réconforter autant pour des petites choses. On a discuté de moi enfant, au moment où j'ai commencé à grossir, et je lui ai dit que peut-être, c'est quand le premier de mes petits frères a commencé à devenir assez grand pour être un vrai enfant concurrentiel que j'ai commencé à utiliser la nourriture pour me réconforter, et on a parlé de mon neveu, qui va bientôt être grand frère et qui a déjà bien du mal à supporter d'être "grand cousin". On a parlé aussi de mon petit appétit de quand j'étais enfant, et j'ai montré concrètement que ça n'avait pas changé. Ca m'a fait du bien. Dire à haute voix que j'avais un tout petit appétit et que ça m'énervait, ça m'a fait encore plus de bien que de dire que les régimes, ça ne sert qu'à regrossir.

J'avais une petite place, une grosse envie de la combler avec du sucré. Mais on attend d'être tous ensemble pour attaquer la glace, et comme ma filleule tombait de sommeil (c'est-à-dire qu'elle râlait tout ce qu'elle pouvait pour qu'un miracle lui retire sa fatigue et qu'elle puisse continuer à jouer avec son grand cousin. Le portrait de sa marraine !), on a attendu que ses parents la couchent, puis qu'ils abandonnent l'affaire. La pause sanglots "Au secouuuuuuuuuuurs ! On me couche !", l'avait un peu requinquée, donc elle a commencé à jouer avec mon cousin, qui, lui, aurait bien aimé avoir une plus longue pause sans cousine dans les jambes.

J'ai goûté des cuillérées des glaces qui m'intéressaient. Assez déçue dans l'ensemble. J'ai mangé un peu trop vite pour vraiment déguster, d'une part, et peut-être aussi que le temps entre "la petite place" et son comblement était trop long : elle était déjà comblée, le repas avait pris sa place sans mon estomac et dans ma tête. Quand aucune glace ne m'a fait envie, j'ai pris un peu de chantilly (en dégustant vraiment), et j'ai arrêté à la deuxième bouchée, qui était moins bonne que la première.

Alimentairement, c'était plutôt une humeur en demi-teinte. Genre un peu philosophe au sujet de la petitesse de mon appétit et de mes ressentis négatifs à ce propos. Et puis assez épatée par la ressemblance entre ma nièce et moi. Je suis bien plus adoucie qu'elle, surtout en société, parce que j'ai une bonne quarantaine d'années de plus. Mais dans l'ensemble, elle a le même sale caractère, la même envie d'avoir raison, de contrarier exprès pour avoir raison, quelle que soit son envie réelle. Elle peut se gâcher un plaisir rien que pour avoir le dessus. Bon, bien sûr, elle ne l'a pas (à part pour la sieste ce jour-là, ses parents ne lâchent rien, et puis elle n'a qu'un an et demi, donc son attention est assez rapide à focaliser sur autre chose). Ca me laisse pensive. Moi aussi, je suis capable de m'opposer à des trucs plus forts que moi inutilement, pour avoir raison, même si je sais que c'est perdu d'avance. Mon ressentiment envers mon petit appétit ne sert absolument à rien. J'ai eu l'impression d'être ma filleule en train d'essayer d'aller au soleil sans chapeau, coursée par son père, confiante dans la capacité de ses petites jambes. Ca ne l'empêchera pas de réessayer au prochain rayon de soleil, tout comme ça ne m'empêchera pas d'en vouloir encore à mon petit appétit, mais au final, elle devra accepter que le soleil n'est pas que bon, et que papa a de grandes jambes, et je devrais bien accepter que j'ai un petit appétit et que ça n'est pas la fin du monde, et que même si ça l'était, mon corps est comme ça.

Envie d'aucun aliment dans l'après-midi. Je n'y ai même pas pensé. Juste envie de regarder mon neveu et ma filleule, d'aller cueillir des tomates avec elle, de me marrer parce que je l'ai laissée en cueillir une, sauf qu'elle ne sait pas, elle l'a complètement écrabouillée avec sa petite main, en me regardant d'un air interloqué (eh ben alors ? pourquoi elle est pas dans ma main, la tomate ?).

Le soir, les pensées sont revenues, j'étais un peu triste et agacée que la faim ne revienne pas, alors que j'avais l'impression que quand même, dans l'ensemble, j'avais respecté plus ou moins mes sensations.

Et puis sur le chemin du retour, elle est arrivée. Une faim de taille "moyen moins". Arrivés à la maison, c'était un creux de faim, et puis c'est revenu, donc j'ai mangé, en piochant dans le "doggy-bag" que ma mère nous donne. Un quart de tranche de rôti froid avec un peu de mayonnaise, une cuillérée de tarama, une demi-tranche de pain, un tiers d'une petite part de cake poire-caramel et quelques brisures de galette au beurre avec des brisures de caramel qu'un de mes frères avaient ramené de ses vacances. C'était délicieux. J'ai laissé la petite place. J'ai attendu un moment. J'étais contente que la faim soit revenue. C'est la première fois que la faim revient à l'heure du repas du soir après un repas chez mes parents. Et finalement, j'ai autant profité de la journée que quand je dépasse ma satiété. Et pour finir, j'ai pris deux carrés de chocolat, pour combler la petite place. Ils étaient très bons, surtout celui à 90% de cacao (quand je n'ai plus faim, les aliments les plus puissants en goût restent assez satisfaisants, au moins sur une bouchée ou deux).

Ce matin, malgré l'EME du soir, j'ai eu des sensations de faim. En principe, ma tasse de déca sans sucre suffit à la combler. Mais ces sensations de faim matinale, même toute petite et même pas sûre, c'est chouette. C'est ce que je ressens quand j'ai mieux respecté mes sensations que d'habitude.

Ca reste du respect de sensations par le contrôle, mais j'ai besoin de ça, de m'obliger à m'exercer.

Il est passionant, ce fil !

Je vais essayer de vous rejoindre car je pense que c'est parfaitement adapté à mes errements actuels, j'ai besoin de revenir au comportement alimentaire, à ce qui se passe dans mon coprs et dans mon assiette, après plusieurs mois consacrés à comprendre les pourquoi, à analyser les causes.

Je dis "je vais essayer" parce que la simple elcture de tes CR, Pattie, me fait peur ! smiley

C'est tellement imagé et bien décrit : je me reconnais à 100%, ligne par ligne, déjà passée par là au moment où je faisais l'étape du fractionnement. Et l'angoisse de me découvrir petite mangeuse, je ne l'ai finalement jamais dépassée. Je suis revenue à mes portions "habituelles", laissant de côté mon coprs et ses sensations qui vraiment, ne s'accordaient pas avec ma tête, avec mon image de moi, avec mon histoire, avec ler egard des autres, etc...

Je fais le lien avec "l'épiphanie" ressentie récemment et de façon très fugace. Ca ne va pas être facile à expliquer, mais j'essaie. Ce sentiment de "c'est à portée de main... il me suffit de décider". En effet, perdre du poids est à portée de main : il me suffit de manger en respectant mes sensations. C'est à la fois tellement simple, et resepctueux de soi-même, et bien sûr tellement compliqué, sinon nous ne serions pas ici ! smiley

Bon bon bon... je vais donc me relancer sur une étape type fractionnement, et venir noter ici comment ça se passe !

[quote=mavo]

En effet, perdre du poids est à portée de main : il me suffit de manger en respectant mes sensations. C'est à la fois tellement simple, et resepctueux de soi-même, et bien sûr tellement compliqué, sinon nous ne serions pas ici !

[/quote]

Je te rejoins complètement Mavo: ça a l'air tellement simple!

Izabelle et Pattie, vous décrivez drôlement bien vos sensations, je vais essayer de vous rejoindre aussi!!

@Pascaline, avoir des personnes qui insistent à un buffet, auxquelles tu es obligée de répéter "non je n'ai pas faim", c'est pas évident mais il y a un outil pour ça avec la voix du Dr Apfeldorfer, qui dit, en résumé, qu'il est inutile de se justifier en disant qu'on n'a pas faim, mais répéter "non merci" d'un ton ferme sans donner trop d'explications. C'est dans l'outil "comportement alimentaire", et le titre de l'outil est "j'apprends à refuser de la nourriture sans vexer".

//www.linecoaching.com/prog/comportement-alimentaire/les-outils/POU/CA/PO9

J'ai eu le même souci à un moment pour l'alcool, dans les (rares) pots à 11 h 30 au travail, aucune envie de boire un verre au travail, aucune envie de boire un verre à 11 h 30, mais j'en avais tellement marre des réflexions des uns et des autres parce que je déclinais que je finissais par prendre le verre proposé, le garder à la main, faire semblant de le porter à mes lèvres à intervalles réguliers, mais lèvres fermées pour ne rien avaler, avant de finir par le verser dans la 1ère plante verte venue pour ne pas le boire. Je pense avoir tué pas mal de plantes vertes de cette façon wink.

@Pattie, je me suis également retrouvée il y a quelques jours avec des pêches à demi abimées et en trop grande quantité, achetées mais qui ont mûri plus vite que prévu et je ne voulais pas tout bouffer d'un coup, j'en ai mangé 2 ou 3 bouchées, puis j'ai trié et épluché le reste immédiatement, mis dans un saladier, passé au mixer pour en faire une purée, rempli plusieurs bacs à glaçons avec ma purée de pêches, et mis aussitôt au congélateur.

J'ai fait un goûter cet après-midi de 2 "glaçons" de pêches que j'ai laissés fondre lentement dans ma bouche. Un régal ! La prochaine fois que je vais faire des courses, je vais chercher des bâtonnets pour les planter dans mes prochains "glaçons" de pêches.

Bravo Pascaline !

 

Repas du soir délicieux, avec la bonne faim, à l'heure du repas avec mon mari, ça faisait un bail que ces trois conditions n'avaient pas été réunies !

J'ai mangé ma petite part sans trop de pensées embêtantes. Juste une pensée faussement vertueuse, en me servant de la salade verte (boah, je peux en prendre davantage, c'est du légume) et des pensées d'inquiétude sur l'après-repas : il n'y a plus de dessert, en ce moment, sauf des fruits et du chocolat, et je n'ai envie ni de l'un ni de l'autre (enfin, si, du chocolat, tout à l'heure, pas pour le moment).

Là, j'ai une sensation de petite faim toute légère. Je ne sais pas si c'est de la faim ou si c'est "la petite place". Mais j'ai décidé de faire un brownie, pour en manger une part au long de ma soirée, en dégustant miette par miette si j'y arrive. Donc pendant qu'il cuit, j'aurai le temps d'observer.

Ce que j'aimerais réussir à faire, au moins quelques repas, pour m'exercer, c'est trouver le moment où il y a "la petite place". Respirer un peu. La combler, mais sans rajout, juste la combler, en conscience. Et ensuite, céder à une EME si elle se présente, là aussi en conscience (céder à une EME autre que celles de fin de repas ou celle du soir, c'est difficile pour moi, ça me demande de l'entraînement). Et ne surtout pas chercher à gérer celle du soir. Là, j'ai bien compris que si j'essayais d'y toucher délibérément, je me le fais payer. Je travaille autour, c'est déjà beaucoup.

J'aimerais bien laisser cette petite place, mais je pense que ça serait comme sauter une classe. Je n'ai pas encore la maturité émotionnelle pour ça. J'ai peut-être celle de me laisser la percevoir plus souvent, ou en tous cas je peux m'exercer à me laisser la percevoir, avec ménagement (j'avance dans le parcours, mais avec un déambulateur !)

Merci beaucoup, Izabelle, pour ce fil qui arrive à point nommé, et pour ta réponse ! Tout revient à ça, l'augmentation de la tolérance émotionnelle. Mais j'identifie mal ce qui est émotions et ce qui est pensées. J'ai tendance à chercher à repousser les pensées pour essayer de trouver les émotions dessous, les tolérer, et hop, ça y est ! Mais ça ne marche pas. :-)

Ce fil est bien tombé, il me permet d'avoir un truc concret pour travailler ma tolérance émotionnelle. Il y a plein de trucs que je fais dans la journée pour ça. Par exemple, partir faire des courses sans ma cigarette électronique, et quand j'ai envie de fumer, je me "contente" de me centrer sur moi, je me dis que je cherche à repousser une émotion, je respire, je me centre sur ma bouche vide, sur ma respiration qui ne m'amène pas de nicotine ni de goût, et ça se passe super bien.

Mais c'est nettement moins facile avec la nourriture. Parfois, justement, quand on a fait des courses le matin, que je me suis centrée sur mon corps parce que j'ai eu envie de fumer, c'est plus naturel de sauter le repas de midi ou de le repousser et de le transformer en collation de l'après-midi. Parfois, non, ça se passe pareil. Ca ne se passe jamais pire, parce que je suis encore en mode binaire, donc si ça doit devenir pire, c'est pendant mon EME du soir, et là aussi, j'ai des "stratégies" pour amenuiser les tensions, comme devancer l'EME en m'offrant un dessert un peu après le repas, que je fais durer une bonne partie de la soirée, en dégustant, cuillère par cuillère, pour sortir de l'idée que je ne laisse mon EME s'exprimer qu'à partir de 23h. Depuis un bail, je n'ai plus eu d'EME qui me fait mal au ventre. C'est déjà un énorme pas. J'ai souvent envie d'aller plus vite, j'ai souvent l'impression que je stagne, mais quand je prends un peu le temps de me rendre compte du chemin que j'ai choisi, je vois que j'ai avancé, et qu'il sera très long et difficile, et que je ne m'en tire pas si mal pour le moment, puisque déjà, je suis toujours à peu près sur le chemin.Il faut juste que je sois plus modeste, au lieu d'avoir un oeil sur le sommet ! Je me dis que j'aimerais AU MOINS sortir du mode binaire, que ça serait déjà une étape. Mais en fait, je crois que sortir du mode binaire, c'est l'objectif. C'est comme si je commençais la course à pieds et que je me disais que j'aimerais faire AU MOINS un marathon.

 

A midi, j'ai ressenti la bonne faim (enfin, vers 13h, plutôt), et je me suis préparé un repas fractionné et un dessert "à volonté". Pour le plat, j'ai découpé à l'avance ce que je savais pouvoir manger en faim, parce que je voulais savoir si c'était vrai : avec une demi-saucisse et une cuillère de purée, j'ai quasiment assez mangé. Eh ben oui, c'est vrai.

Dans la tête, c'était tragi-comique ("Et voilà, c'est tout, mon destin est d'être rassasiée avec une demi-saucisse et trois bouchées de purée, pire qu'un régime").

Dans le corps, c'était le bonheur, plein de sensations agréables sur les papilles, dans la bouche, la gorge, le ventre, et la fin du plaisir en douceur, car effectivement, avec cette dose, le goût est bon jusqu'à la fin et je sais, pour l'avoir testé avant, qu'une mini-bouchée de saucisse en plus, ça serait juste une texture grasse avec un goût trop salé. Du coup, la mini-bouchée supplémentaire me ferait finir sur un goût pas terrible, alors que là, j'ai fini avec un plaisir conservé jusqu'au bout. Ce qui rendait ma tête encore plus désespérée, d'un côté.

Ensuite, j'avais encore faim, j'ai pris mon saladier de morceaux de pêches (morceaux parce que j'enlève tout ce qui est un peu pourri et un peu habité, ce sont les pêches du verger désert à côté de chez moi, où personne ne vient jamais rien cueillir). Là, c'était plus compliqué. Le goût restait délicieux, mais le ventre était vite rempli. Du coup, je ne sais pas quelle est la part d'EME et la part de besoin. J'ai arrêté d'en manger quand le goût s'est affadi (moins sucré, plus acide).

Ma tête était contente, elle avait des pensées de régime (fruits à volonté, youpi !), du plaisir sucré, des pensées fausses, aussi (j'ai si peu mangé que je peux me lâcher sur les fruits !). Le corps s'est manifesté, avec la sensation du ventre trop rempli. Ma tête s'est rendu compte avec effarement que non, les fruits, ça n'est pas à volonté, même que c'est un truc dangereux, qui remplit vite l'estomac (zut, vaut mieux du chocolat !). Au final, je ne sais pas manger les pêches.

Après une petite pause, j'avais la sensation de ne pas avoir assez mangé. Je pense que c'était la satiété (sauf que comme je suis débutante, ça ne se manifeste pas par un désintéressement de la nourriture. C'est juste une sensation que je reconnais pour l'avoir vécu plusieurs fois, pendant l'étape du frationnement et par la suite). Mon ventre ne me faisait plus l'effet d'être trop rempli. Je pense que cette sensation a été aiguë parce que j'y étais attentive.

Donc là, EME, un carré de chocolat en pleine conscience.

 

J'ai eu à nouveau un peu faim vers 16 heures (à peu près comme quand je m'appliquais pour l'étape du fractionnement).

Et là, hop, danse de la panique de la tête, qui voulait que je mange et qui ne voulait pas que je mange : "Mange, tu vas avoir trop faim après, tu ne pourras jamais attendre le repas, et puis c'est vraiment pas juste de manger si peu, alors au moins, mange dès que tu as faim" et aussi "Ne mange pas, c'est une petite faim, tu n'auras plus faim pour le repas, quelle que soit la taille de ta collation". Et puis l'impression que si je mangeais, ça allait gâcher des "efforts", comme au temps du régime. Alors hop, j'ai décidé de manger (une prune).

Dans ma tête, c'était toujours aussi contradictoire ("C'est tout ? Je vais mourir de faim" versus "C'est bourré de sucre, je n'aurai jamais faim au repas !"

Dans mon corps, c'était "WOW, elles sont bonnes, les prunes, quel plaisir !" Et puis ensuite, la sensation que non, je n'aimerais pas en reprendre une autre, ni manger un bout de chocolat, au cas où.

Ce soir, on a prévu une pizza. Pâte et sauce de base industrielles, et puis on a ajouté des fromages, des aubergines, des courgettes et du chorizo. Je sais, pour l'avoir testé, qu'une toute petite part est largement suffisante pour mon rassasiement gustatif, qu'au-delà, c'est pas bon au goût. Et ma tête est déjà en train de jouer la frustration sur son violon (une si grande pizza pour une si petite part). Alors je me dis (elle me dit) que je peux dépasser ma satiété, je n'ai pas besoin d'arriver au sommet de ma montagne ce soir. Et quand je reviens à mon corps, il me dit "Ouais. Mais beurk." Ma tête, ça la rend folle quand mon corps fait ça.

D'autant plus folle qu'à 19h30, mon mari a mis le four en préchauffage, et qu'à ce moment-là, je n'avais pas faim. J'avais juste l'impression que ça n'allait pas tarder. Quand je ressens ça, ça veut dire que j'en ai pour un quart d'heure, ou une heure, ou plus, pour ressentir les premiers signaux. Ca la rend folle aussi, ma tête, de ne pas savoir quand je vais avoir faim, quand je vais avoir la bonne faim, ni même si je vais l'avoir.

Là, ça fait un quart d'heure, et j'ai faim. Pas tout à fait la bonne faim, mais presque. Et ma tête s'affole encore : "est-ce que ça ne va pas passer (le creux d'une vague de faim) à l'heure du repas ? est-ce que c'est la Bonne Faim ou une petite faim que ma petite tolérance émotionnelle me fait prendre pour une vraie ?"

Pfiou !

Pattie c'est tout à fait ça! Qu'est ce qu'on se prend la tete! Je remarque que J'ai plus + faim le soir au dîné, c'est sûrement pour ça que je ne prends pas de petit dej. Enfin en disant + faim je veux dire je crois manger le double en énergie du déjeuner. La nourriture est bonne plus longuement. Ça me plait. Je passe un bon moment avec ma famille à déguster ce repas partagé. La journée je mange moins à mes repas mais plus souvent. Ça dépend. J'ai été à une fête d'anniversaire d'une petite fille. Il y avait un buffet. Je n'avais pas faim du tout, ma fille non plus. Deux personnes nous a encouragé à venir nous servir mais rien de rien me faisait envie. C'est chouette car auparavant pour être conviviale j'aurai rempli l'assiette en carton de cette nourriture froide a l'anglaise. Et dévoré celle ci sans vraiment déguster. Par contre une dame ne comprenait pas quand je disais No thank you I'm not hungry. Elle avait une drôle expression sur son visage. Elle est revenue une autre fois comme si qu'il fallait absolument que je mange .Mais elle n'a pas insisté. J'étais contente de moi.

Pascaline, oui, comme le dit Kaylee, dans Maigrir c'est dans la tête, et surement qq part sur ce site, le Dr A donne une très bonne méthode pour refuser de la nourriture "sociale"

j'ai testé, ça marche très très bien  et pour les deux parties

il s'agit de faire trois compliments sur la nourriture et puis de refuser

NE PAS parler de sa faim, on n'a pas besoin de l'évoquer, car si on a "complimenté", remercié, mais qu'ensuite on ne prend pas, la personne en face comprend d'elle-même qu'en fait on n'a pas faim,    mais elle, elle est "rassasié"  de compliments de de remerciements sociaux

tout le monde est content et on n'a pas mangé sans faim

ça marche très bien avec les gens bien intentionnés

par contre pour les gens plutôt mal intentionnés qui veulent en fait vous faire "grossir",  y'a une autre méthode, c'est celle du disque rayé

 

 

Pattie, je comprends bien que tes pensées s'affolent quand tu manges à ta faim,   mais ce qui est important c'est que tu prennes conscience que cet affolement, cette volonté de controle par la pensée n'est motivé que par une chose : la peur de ne pas assez mangé
finalement c'est une peur bien légitime   et ce n'est qu'avec l'expérience de la chose qu'elle finira un jour par se calmer
il te suffit d'en prendre conscience, de cette peur de ne pas avoir assez mangé, d'avoir conscience que tes pensées cherchent à répondre à cette peur, que tu les remercies mais que tu veux faire cette expérience, pour aujourd'hui seulement

ensuite soit tu visualises tous les endroits où tu pourras te procurer de la nouriture si besoin, soit tu gardes sur toi une collation

et à chaque fois que les pensées recommencent leur sarabande, tu leur dis  "ok j'ai bien compris que vous aviez la trouille, mais moi je veux faire l'expérience de ceci, mais j'ai des solutions de secours, regardez là là et là...."

et tu te reconcentres sur les sensations agréables de ton corps à satiété

Tu te mets aussi beaucoup de pression sur le  "réussir à faire"

alors que tu constates que tu as encore beaucoup d'EME

les EME naissent beaucoup plus dans le "faire"  que dans le  "être"

tu n'as pas à "gérer" tes EME, mais commencer à faire de la place aux émotions ou au ressenti que tu ne tolères pas encore pour le moment

il faut ouvrir une brèche, simplement

la petite place me semble en effet prématurée si tu as toutes ces EME

car c'est une pression supplémentaire que tu te mets,  où ta pensée va s'engouffrer et là tout se mélange......

sois moins exigeante sur ta satiété,  parce que pour l'instant en effet, on sent que c'est par la pensée que tu cherches à l'atteindre, or c'est rigoureusement impossible et ça rend  "craaaazy"

 

 

Chléa, c'est très bien ce que tu as fait

tu vas t'habituer à ces quantités, d'autant que ça varie selon les jours aussi

on s'habitue tout à fait à ne pas se la jouer Gargantua, à accepter ses petits besoins,  ceci dit la dégustation est d'une grande aide pour cela

 

 

Mavo, eh bien voilà, tu es confrontée à l'incertitude, en faisant cette expérience

oui, on est perdu,   on ne sait pas

et c'est bien

notre mental est totalement déboussolé,  alors le mieux est de se recentrer sur son corps, ses sensations

ne pas chercher à bien faire, trouver la satiété, mais plutôt faire l'expérience de ce "déboussolement" et remettre la boussole dans notre corps

faire confiance à ces ressources que l'on va retrouver après cette phase destabilisante

par contre je ne pense pas que l'expérience soit de manger en deça de sa faim,   mais plutôt de "remettre en cause" les quantités que l'on a l'habitude de manger

pour certains, ils vont s'apercevoir qu'en les remettant en cause, ils mangent en deça de leur faim

pour d'autres, ils vont se rendre compte que oui, ils mangeaient encore trop par rapport à leur vraie faim, mais cela va réveiller d'autres ressentis comme la frustration ou la déception, ou la peur

 

d'ailleurs je m'aperçois que ces ressentis-là  sont loin d'être anodins et se retrouvent souvent,  la frustration de n'avoir pas plus d'appétit que ça,  la peur d'être différent des autres,  la peur de s'écarter des sentiers battus

 

 

Violette, je ne comprends pas que tu calmes ta faim avec un plat que tu n'apprécies pas

quand on a un petit appétit, on est obligé d'être plus exigeant que les autres en terme de la qualité de ce qu'on mange,  parce que manger avec faim un plat qu'on n'aime pas, ensuite ne plus avoir faim pour le dessert alors qu'on l'aime, c'est du masochisme!!!

moi je ne mange que des choses que j'aime,  l'avantage est que maintenant que je manges avec faim  j'aime beaucoup plus de choses, je suis beaucoup difficile qu'avant

 

Céline, c'est tout à fait ça,  la dégustation aide énormément à vivre  facilement le fait d'avoir besoin de moins que son entourage

mais bon je ne garde pas des plombes en bouche,  et surtout je ne cherche pas les aromes, je trouve ça trop intello !!!!

je coupe mon dessert en petit morceaux, je le savoure en laissant fondre en bouche, en ressentant pleinement le gout


 

[quote=izabelle]

Violette, je ne comprends pas que tu calmes ta faim avec un plat que tu n'apprécies pas

quand on a un petit appétit, on est obligé d'être plus exigeant que les autres en terme de la qualité de ce qu'on mange,  parce que manger avec faim un plat qu'on n'aime pas, ensuite ne plus avoir faim pour le dessert alors qu'on l'aime, c'est du masochisme!!!

moi je ne mange que des choses que j'aime,  l'avantage est que maintenant que je manges avec faim  j'aime beaucoup plus de choses, je suis beaucoup difficile qu'avant

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Je sais, Izabelle, je sais.... La réalité est que je n'aime pas grand chose, que je préfère le poulet alors que mon compagnon préfère la viande rouge...

Par exemple: quand je vivais seule, je pouvais manger du poulet et du riz trois fois par semaine. Mais là, on est trois. Ma fille adorerait manger ça, mais son transit n'aime pas trop le riz, alors je n'en fais pas aussi souvent que j'aimerais (je me vois mal lui dire: non, non, moi je mange du riz mais toi non). Et pour mon compagnon, et bien, de temps en temps, j'essaie de faire des plats qui soient aussi à son gout.

Alors, j'ai le choix: soit je fais 3 plats différents pour trois personnes (j'arrive souvent à adapter), soit parfois, je mange un truc qui ne m'éclate pas.

Mais attention, je sais justement bien ne pas trop manger de ce plat pour avoir encore faim pour le dessert: j'ai encore faim pour le dessert!!!

On est 3 à la maison, et on n'a pas les mêmes gouts. je n'ai pas encore trouvé la solution pour satisfaire tout le monde, si ce n'est à tour de rôle...