Metformine et perte de poids : un antidiabétique pas un traitement “minceur”
Souvent prescrite pour traiter le diabète de type 2, la metformine est aussi connue pour favoriser une perte de poids chez certains patients. Mais cet effet est-il réellement significatif ? Et comment s’explique t-il ?
Qu’est-ce que le diabète de type 2
Le diabète de type 2 ou diabète non insulino-dépendant, est une maladie chronique dans laquelle le corps n’utilise pas correctement l’insuline, l’hormone qui régule le taux de sucre dans le sang. Contrairement au diabète de type 1, où le pancréas ne produit plus d’insuline du tout, les personnes atteintes de diabète de type 2 en fabriquent, et même de plus en plus, jusqu’à épuisement, car leur organisme y devient résistant. L'hyperglycémie qui résulte de cette résistance à l’insuline entraîne lentement mais sûrement, endommager les vaisseaux sanguins, le cœur, les reins ou encore les nerfs.
Le diabète non insulino-dépendant apparaît souvent chez les adultes, surtout en cas de surpoids, de sédentarité ou d’antécédents familiaux, et avec la montée de l’obésité précoce dans le monde, il touche aussi de plus en plus de jeunes.
Traitement du diabète de type 2 : qu’est ce que la metformine ?
Découverte dans les années 1950, la metformine, ou chlorhydrate de metformine, appartient à la classe thérapeutique des biguanides. Son rôle principal est de réduire la production de glucose par le foie, d’améliorer la sensibilité à l’insuline et de ralentir l’absorption intestinale des sucres.
Autrement dit, la metformine aide le corps à mieux utiliser l’insuline et à stabiliser la glycémie, sans provoquer de prise de poids, contrairement à d’autres antidiabétiques oraux. C’est d’ailleurs pourquoi elle reste, selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et la HAS (Haute Autorité de Santé), le traitement de première intention du diabète de type 2.
Généralement prescrite entre 500 et 3000 mg par jour, la metformine est le traitement de première intention chez les personnes atteintes de diabète de type 2. Son efficacité, sa tolérance et son faible coût expliquent sa large utilisation à travers le monde.
Metformine et perte de poids : un effet secondaire, pas une indication
Au fil des années, un phénomène a surpris les cliniciens : nombre de patients, en particulier ceux en surpoids, rapportaient une perte de poids légère mais réelle…
Cette diminution pondérale est d’autant plus intéressante en cas de diabète de type 2 puisque justement l’obésité est un facteur de diabète.
Des recherches approfondies ont montré que la metformine peut provoquer une diminution modérée du poids corporel, souvent de 2 à 3 kilos sur plusieurs mois. Mais cet effet est indirect, variable selon les individus et surtout non durable sans changement de mode de vie.
Une vaste étude de référence, le Diabetes Prevention Program Outcomes Study (DPPOS), menée par un groupe de recherche sur le programme de prévention du diabète (2012) et publiée dans Diabetes Care (2012), a montré que les participants sous metformine ont perdu en moyenne 2,1 kg sur 10 ans, contre 0,2 kg dans le groupe placebo.1
Cette perte modeste a été observée principalement chez les patients en surpoids ou en pré-diabète, souvent associée à une meilleure hygiène alimentaire.
Les chercheurs estiment que cet effet découle non pas d’une action “amaigrissante”, mais d’une réduction de la production hépatique de glucose, d’une diminution de l’appétit, et d’une modification du microbiote intestinal. Cela a été confirmé par l’étude de Mueller et al. (2021) qui a montré que la metformine modifiait la composition du microbiote et augmentait la production d’acides gras à chaîne courte, connus pour influencer le métabolisme énergétique. 2
Plusieurs études ont mis en évidence que la réponse à la metformine varie d’un patient à l’autre concernant la perte de poids. Des facteurs génétiques, hormonaux et comportementaux jouent un rôle déterminant.
Selon l’étude dirigée par Delahanty et al. (2012), et publiée dans Diabetes Care, certaines variations génétiques expliquent pourquoi certains patients perdent du poids sous metformine tandis que d’autres en prennent ou restent stables. 3
Posologie de la metformine : quand et comment l’utiliser ?
La posologie de la metformine dépend du profil du patient (diabète de type 2, surpoids, âge, fonction rénale, etc.), mais il existe des règles générales bien établies, issues des recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) et de la European Medicines Agency (EMA).
La metformine se prend pendant ou juste après un repas. Cela limite les troubles digestifs (nausées, diarrhées, vomissements, douleurs abdominales) souvent observés au début du traitement. Elle ne doit jamais être prise à jeun, car cela peut engendrer des hypoglycémies.
La conséquence de cela est qu’il est nécessaire de prendre la metformine et de manger à heures régulières, afin d’éviter ce risque d’hypoglycémies parfois dangereuses. Avec ce médicament, il n’est pas possible, donc, de se fier à sa faim pour déterminer le moment où on mange.
La posologie doit être progressive pour que le corps s’adapte et pour réduire les effets digestifs. Elle dépend aussi de la forme galénique (standard ou à libération prolongée).
La metformine existe en deux formes :
- Forme standard : début à 500 mg ou 850 mg 1 à 2 fois/jour avec les repas, augmentation progressive tous les 10–15 jours selon la tolérance, jusqu’à une dose d’entretien de 2000 à 2550 mg/jour (en 2–3 prises).
- Forme LP : début à 500 mg le soir, augmentation de 500 mg par semaine si bien tolérée, jusqu’à 2000 mg/jour (1–2 prises). Mieux tolérée sur le plan digestif.
En cas d’insuffisance rénale sévère, la metformine doit être utilisée avec prudence, après vérification du DFGe (le DFGe représente la quantité de liquide filtrée par les reins).
Dans tous les cas, il est recommandé de demander conseil à votre médecin.
Metformine et associations médicamenteuses : un effet synergique, mais encadré
La metformine nécessite souvent une association avec d'autres antidiabétiques oraux comme les inhibiteurs de SGLT2 ou les agonistes du GLP-1.
Ces combinaisons permettent d’obtenir un meilleur contrôle glycémique tout en limitant la prise de poids.
Une étude menée par Häring et al. (2014) et publiée dans Diabetes Care, a montré que l’ajout d’empagliflozine à la metformine améliore la glycémie tout en induisant une perte pondérale moyenne de 2,5 kg. 4
Mais ces traitements doivent être prescrits sous surveillance médicale stricte, car ils peuvent augmenter le risque d’infections urinaires, de déshydratation ou de troubles digestifs.
Diabète de type 2 : effets secondaires et perception de la metformine
Globalement bien tolérée, la metformine n’est toutefois pas exempte d’effets indésirables, notamment digestifs : nausées, diarrhées, douleurs abdominales ou perte d’appétit peuvent survenir au début du traitement. Ces symptômes, généralement transitoires, s’atténuent le plus souvent après quelques semaines ou lorsque la posologie est augmentée progressivement.
Dans une vaste étude internationale, Dandona et al. (2021) ont recueilli les témoignages de plus de 12 000 patients diabétiques prenant de la metformine dans le cadre du Global Metformin Experience Study (Diabetes Therapy). Les participants décrivaient majoritairement une amélioration du niveau d’énergie, une réduction de la faim et, chez certains, une perte de poids modérée après plusieurs mois de traitement. Une patiente déclarait par exemple : « Les premières semaines ont été difficiles, j’avais beaucoup de nausées. Mais une fois mon corps habitué, j’ai remarqué que j’avais moins faim et plus d’énergie ». Ces résultats illustrent la double facette du médicament : utile et bien accepté à long terme, mais parfois exigeant au début du traitement. 5
Le principal risque, bien que rare mais potentiellement grave, est celui de l’acidose lactique, une accumulation excessive d’acide lactique dans le sang. Cependant, selon la méta-analyse de Zhang, Zhao et Chen (2020) publiée dans Diabetes Care, ce risque demeure extrêmement faible chez les patients ayant une fonction rénale normale.
C’est pourquoi les professionnels de santé surveillent régulièrement la fonction rénale (taux de filtration glomérulaire) et suspendent temporairement le traitement avant tout examen nécessitant des produits de contraste iodés.
Au-delà des aspects purement médicaux, les études qualitatives montrent que les patients, notamment les femmes atteintes de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ou de diabète, perçoivent la metformine comme un médicament “utile mais exigeant”. Une enquête australienne menée par Warren et al. (2020) dans BMC Women’s Health a révélé que plus de 60 % des femmes traitées à la metformine se sentaient « plus stables » après plusieurs mois, tandis qu’environ 30 % rapportaient une perte de poids moyenne de 3 kg, souvent associée à un meilleur contrôle de leur glycémie. 6
En résumé, la metformine est une alliée métabolique solide : elle aide à stabiliser le poids, améliore la sensibilité à l’insuline et favorise un meilleur équilibre énergétique. Cependant, son effet amaigrissant reste secondaire et ne justifie en aucun cas son usage à visée esthétique. Oui, la metformine peut soutenir un meilleur métabolisme. Non, ce n’est pas un médicament pour maigrir. Et oui, elle doit toujours être prescrite et suivie par un professionnel de santé.
- 1Diabetes Prevention Program Research Group. (2012). Long-term safety, tolerability, and weight loss associated with metformin in the Diabetes Prevention Program Outcomes Study. Diabetes Care, 35(4), 731–737..
- 2Mueller, N. T., Differding, M. K., Zhang, M., et al. (2021). Metformin affects gut microbiome composition and function and circulating short-chain fatty acids in adults with type 2 diabetes. Diabetes Care, 44(7), 1462–1471.
- 3Linda M. Delahanty, MS & Co (2012) Genetic Predictors of Weight Loss and Weight Regain After Intensive Lifestyle Modification, Metformin Treatment, or Standard Care in the Diabetes Prevention Program Open Access
- 4Häring, H. U., Merker, L., Seewaldt-Becker, E., et al. (2014). Empagliflozin as add-on to metformin in patients with type 2 diabetes: A 24-week, randomized, double-blind, placebo-controlled trial. Diabetes Care, 37(6), 1650–1659.
- 5Dandona, P., Mathieu, C., Phillip, M., & Schernthaner, G. (2020). Patient experiences of metformin therapy: Results from the global Metformin Experience Study. Diabetes Therapy, 11(3), 641–653.
- 6Warren, A., Moran, L. J., Teede, H. J., & Boyle, J. A. (2020) .Women’s experiences with metformin for the management of polycystic ovary syndrome: A qualitative study. BMC Women's Health, 20(1), 45.
Metformine et expérience des femmes atteintes de SOPK
Au-delà du diabète, la metformine joue également un rôle dans la prise en charge du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), un trouble hormonal courant qui perturbe les cycles menstruels, la fertilité et le métabolisme. Même si cet usage reste hors autorisation officielle de mise sur le marché (hors AMM), il est jugé bénéfique par de nombreuses patientes et praticiens.
En améliorant la résistance à l’insuline, la metformine aide le corps à mieux réguler le sucre dans le sang et à réduire la production d’androgènes, responsables de l’acné ou de l’hirsutisme. Elle contribue aussi à régulariser les règles et peut entraîner une légère perte de poids, surtout lorsqu’elle s’accompagne d’une bonne hygiène de vie.
Certaines femmes trouvent le traitement un peu difficile au début en raison des troubles digestifs, mais ces symptômes disparaissent souvent après quelques semaines.
Selon Tang et al. (2010), la metformine améliore la régularité des cycles et la fertilité chez de nombreuses femmes atteintes de SOPK, tout en favorisant une meilleure stabilité métabolique.1
Metformine : un pilier du traitement du diabète de type 2, mais pas une solution à elle seule
La metformine ne suffit pas à elle seule à contrôler durablement la maladie diabétique.. Le diabète est une maladie métabolique et comportementale qui demande une prise en charge globale.
C’est ce qu’a montré l’ étude emblématique menée par le UK Prospective Diabetes Study (UKPDS) Group (1998) et publiée dans The Lancet, la metformine, quand elle est combinée à une alimentation équilibrée et une activité physique régulière, une bonne hygiène de vie, , réduit significativement le risque de complications cardiovasculaires et améliore la survie chez les personnes en surpoids atteintes de diabète de type 2. 2
On recommande une alimentation adaptée, riche en fibres, pauvre en sucres rapides et en graisses saturées, qui aide la metformine à agir plus efficacement.
L’activité physique (marche rapide, natation, vélo, yoga) améliore la sensibilité à l’insuline, réduisant le besoin médicamenteux à long terme. Mais la gestion du diabète ne se limite pas au corps : le stress chronique, le manque de sommeil et les problèmes émotionnels perturbent aussi la glycémie.
C’est pourquoi les approches complémentaires comme la méditation de pleine conscience, la relaxation ou la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) ont montré leur efficacité pour mieux gérer le stress lié au diabète et améliorer l’observance du traitement.
Une étude clinique randomisée, dirigée par Hartmann, M. and Co.,et publiée dans Diabetes Care a montré que la méditation de pleine conscience (Mindfulness-Based Stress Reduction, MBSR) réduit significativement le stress perçu, améliore le contrôle glycémique (HbA1c) et renforce l’adhésion thérapeutique chez les personnes atteintes de diabète de type 2.3
En d’autres termes, la metformine est une base solide, mais elle agit pleinement dans un mode de vie équilibré : une alimentation saine, une activité physique régulière, une gestion du stress, et un suivi médical régulier.
C’est cette synergie globale qui permet de mieux vivre avec le diabète, d’éviter les complications et de préserver la santé sur le long terme.
Diabète de type 2 et perte de poids : un programme dédié à l’alimentation intuitive
Vous êtes diabétique de type 2 et vous souffrez d’une surcharge pondérable. Certes, votre glycémie est bien contrôlée par Metformine et d’autres molécules, mais votre balance vous fait toujours la grimace…
Bien vous nourrir pour éviter les complications cardiovasculaires et autres pathologies est souvent difficile à mettre en place. Vous avez déjà réussi à perdre du poids en suivant un régime et en vous interdisant vos aliments préférés, mais vous avez rapidement repris les kilos perdus, voire bien davantage (le fameux effet yo-yo !). Car ce contrôle alimentaire devenait trop contraignant et déprimant.
Il vous arrive fréquemment de manger sans faim, par habitude, par inattention ou sous l’effet d’une émotion… Résultat ? Vous mangez trop en valeur calorique.
La « méthode minceur » de Line coaching.com peut vous aider à mieux adapter votre consommation à vos besoins réels. Ce programme minceur en ligne, fondé sur les thérapies comportementales et cognitives, propose un coaching personnalisé, à la fois comportemental, alimentaire et sportif. Le but ? Modifier ses réflexes alimentaires, pour maigrir de façon saine et durable, sans privations ni danger pour votre santé, annuler les effets néfastes de l'alimentation émotionnelle, se réconcilier avec son corps.
En cas de traitement par la Metformine, il existe cependant une limitation. Le programme Linecoaching propose que vous mangiez sur un mode intuitif, c’est-à-dire en tenant compte de vos sensations alimentaires, en mangeant quand la faim est là, en arrêtant de manger quand vous ressentez le rassasiement. Mais lorsqu’on prend de la Metformine, cela peut conduire à des malaises hypoglycémiques. Il convient là de manger et de prendre son traitement à heures fixes, dans des quantités définies.
- 1Tang, T., Lord, J. M., Norman, R. J., Yasmin, E., & Balen, A. H. (2010). Insulin-sensitising drugs (metformin, rosiglitazone, pioglitazone, D-chiro-inositol) for women with polycystic ovary syndrome, oligo amenorrhoea and subfertility. Human Reproduction Update, 16(5), 447–467.
- 2UK Prospective Diabetes Study (UKPDS) Group. (1998). Effect of intensive blood-glucose control with metformin on complications in overweight patients with type 2 diabetes (UKPDS 34).The Lancet, 352(9131), 854–865. [DOI: 10.1016/S01406736(98)07037-8]
- 3Hartmann, M., Kopf, S., Kircher, C., Faude-Lang, V., Djuric, Z., Augstein, F., Kieser, M., Bierhaus, A., Humpert, P. M., Herzog, W., & Nawroth, P. P. (2012). Sustained effects of a mindfulness-based stress-reduction intervention in type 2 diabetic patients: Design and first results of a randomized controlled trial (the Heidelberger Diabetes and Stress-Study). Diabetes Care, 35(5), 945–947.
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