Trulicity et diabète de type 2 : régulation de la glycémie et perte de poids

Le diabète de type 2 touche aujourd’hui des millions de personnes dans le monde. Il s’accompagne souvent d’un excès de poids, voire d’une obésité, qui complique le contrôle de la glycémie. Perdre du poids devient alors un objectif essentiel pour stabiliser la maladie, réduire les besoins en médicaments antidiabétiques et améliorer la qualité de vie.

Parmi les traitements anti-diabétiques disponibles sur le marché, Trulicity (ou dulaglutide) attire de plus en plus l’attention.

Diabète de type 2 : qu’est-ce que Trulicity ?

Trulicity est un médicament injectable à base de dulaglutide, un analogue du GLP-1 (glucagon-like peptide-1). Le GLP-1 est une hormone peptidique naturellement sécrétée au niveau de l'intestin grêle en réponse à l'ingestion d'aliments.

En stimulant la sécrétion d’insuline et en freinant celle de glucagon, il a des effets antidiabétiques. Il ralentit aussi la vidange gastrique et agit sur le cerveau pour diminuer l’appétit.

Le diabète de type 2 est lié à une mauvaise utilisation de l’insuline, souvent favorisée par le surpoids et la sédentarité.
De nombreuses études cliniques confirment l’efficacité antidiabétique du dulaglutide, mesurée par sur la réduction du taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c).

L’hémoglobine glyquée (appelée HbA1c), est un indicateur qui permet de mesurer la moyenne du taux de sucre dans le sang sur environ trois mois. Plus ce chiffre est élevé, plus la glycémie est élevée, ce qui augmente le risque de complications liées au diabète.

Le dulaglutide, principe actif de Trulicity, aide à faire baisser cette valeur en stimulant la sécrétion d’insuline lorsque le taux de sucre augmente, tout en freinant la libération du glucose par le foie. En parallèle, il agit sur le cerveau et l’estomac pour réduire la sensation de faim et ralentir la digestion, ce qui entraîne souvent une perte de poids progressive.

Prescrit une fois par semaine sous forme d’injection sous-cutanée, Trulicity aide à contrôler la glycémie chez les personnes atteintes d’un diabète de type 2.

Trulicity peut être utilisé seul ou en association avec d’autres antidiabétiques, comme la metformine, les sulfamides hypoglycémiants ou même l’insuline dans certains cas.
 

Diabète de type 2 : efficacité clinique de Trulicity sur la perte de poids

 

Comme les autres médicaments de la même classe,Trulicity modifie aussi les sensations alimentaires de faim et de rassasiement. Cependant, par rapport à d’autres agonistes du récepteur GLP-1, comme le sémaglutide (Ozempic, Wegovy) ou le liraglutide (Saxenda), il le fait avec une moindre efficacité. Cette moindre efficacité pondérale du dulaglutide s’explique par des différences de pénétration cérébrale, d’affinité pour le récepteur GLP-1 et de profil pharmacocinétique, qui réduisent son action sur les centres centraux de la satiété.

Concernant et la perte de poids,. Ddans une étude menée par Giorgino et al. (2015) et publiée dans Diabetes Care, sur 78 semaines (AWARD-2), les patients traités par Trulicity 1,5 mg ont observé une perte de poids entre 2 et 3 kg en moyenne, comparativement à ceux sous insuline glargine. 1 Giorgino et al.(2015). On est loin des résultats du sémaglutide, évalués à contre −8 à −17 kg. 1

Autrement dit, Trulicity contribue à mieux équilibrer la glycémie tout en favorisant une réduction naturelle de l’appétit, deux effets essentiels pour la prise en charge du diabète de type 2.

Diabète de type 2 : contre-indications et effets secondaires de Trulicity

Comme tout médicament, Trulicity n’est pas sans effets secondaires. Les plus fréquents sont digestifs : nausées, diarrhées, vomissements ou perte d’appétit, surtout au début du traitement. Ces symptômes tendent à diminuer avec le temps.

Des cas rares de pancréatite ont été rapportés, bien que les grandes études de sécurité, notamment celle menée par Nauck et al. (2017) publiée dans Diabetes Care, n’aient pas montré de risque accru par rapport à d’autres traitements.2

Les contre-indications incluent notamment un antécédent de cancer médullaire de la thyroïde, une insuffisance rénale sévère ou une hypersensibilité connue au dulaglutide. Avant toute prescription, il est indispensable de consulter un professionnel de santé.

Diabète de type 2 : les différents dosages de Trulicity et sa prescription

Trulicity (dulaglutide) est un médicament injectable qui se présente sous la forme d’un stylo prérempli à usage unique, à administrer une fois par semaine, toujours le même jour, avec ou sans repas. Son principal avantage réside dans cette simplicité d’utilisation et dans la constance de son effet tout au long de la semaine.

Il existe aujourd’hui plusieurs dosages de Trulicity, adaptés aux besoins de chaque patient et à la progression du traitement. Les doses les plus courantes sont :
- Trulicity 0,75 mg, généralement utilisée en début de traitement, notamment chez les patients qui n’ont jamais reçu d’agoniste du GLP-1,
- Trulicity 1,5 mg, la dose standard d’entretien, souvent suffisante pour atteindre un bon contrôle glycémique,
- Trulicity 3,0 mg et 4,5 mg, des dosages plus récents, réservés aux patients qui ont besoin d’une efficacité renforcée ou dont la glycémie reste trop élevée malgré la dose standard.

Ces dosages ont été validés par plusieurs études, notamment l’essai AWARD-11 mené par Frias et al. (2021)3 et publié dans Diabetes Care, qui a démontré que les doses de 3,0 mg et 4,5 mg permettaient une réduction plus importante de l’HbA1c et une perte de poids supplémentaire sans augmenter significativement le risque d’effets secondaires graves.

La prescription de Trulicity est faite par un médecin, généralement un diabétologue ou un médecin généraliste formé à la prise en charge du diabète de type 2.

Avant de débuter, le médecin explique comment s’injecter le produit correctement, et adapte la dose progressivement selon les résultats glycémiques et la tolérance digestive du patient.

En pratique, Trulicity est donc un traitement personnalisé : sa posologie dépend du profil métabolique, de la glycémie initiale, et de la réponse du patient. C’est pourquoi il ne doit jamais être commencé ou ajusté sans suivi médical.

Diabète de type 2 : quand injecter Trulicity ?

L’un des grands avantages de Trulicity est sa simplicité d’utilisation. En clair, il n’est pas nécessaire de se piquer tous les jours, ce qui facilite grandement l’adhésion au traitement.

Le jour choisi pour l’injection est totalement libre : il peut s’agir d’un lundi, d’un dimanche ou de tout autre jour fixe de la semaine. L’important est de toujours injecter Trulicity le même jour, à la même heure si possible, pour maintenir une concentration stable du médicament dans le sang. Si le patient oublie une injection, il peut la faire jusqu’à trois jours (72 heures) après la date prévue, sans compromettre l’efficacité du traitement.

Trulicity peut être injecté avec ou sans repas, dans la cuisse, le ventre ou le haut du bras. La plupart des patients préfèrent la zone abdominale, car elle est plus facile d’accès. Avant chaque injection, il est conseillé d’alterner les zones pour éviter les irritations cutanées.

Il n’existe aucune différence d’efficacité entre une injection le matin ou le soir, l’essentiel étant la régularité. Certains patients choisissent de la faire le matin pour mieux surveiller d’éventuels effets digestifs légers, tandis que d’autres préfèrent le soir pour plus de confort.

Diabète de type 2 : comment intégrer Trulicity dans une prise en charge globale ?

Trulicity ne doit jamais être envisagé comme une solution isolée. Son efficacité sur la perte de poids et le contrôle du diabète est optimisée lorsqu’il s’inscrit dans une approche globale incluant l’exercice physique régulier, un régime alimentaire adapté et une gestion du stress.

L’activité physique, même modérée (comme la marche ou la natation), améliore la sensibilité à l’insuline et favorise la perte de masse grasse. Associée à une alimentation équilibrée riche en fibres, en protéines maigres et en bons lipides, elle renforce les effets du médicament.

Des pratiques comme la méditation, la relaxation ou la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) peuvent aussi aider à réguler les comportements alimentaires et à maintenir la motivation sur le long terme.

Trulicity : un outil, pas une solution miracle

Trulicity peut représenter une option thérapeutique précieuse pour les patients atteints de diabète de type 2 en surpoids modéré, surtout lorsqu’ils peinent à équilibrer leur glycémie malgré une bonne hygiène de vie.

Mais ce médicament n’est pas un « produit minceur » et son utilisation doit toujours être encadrée par un médecin.

Trulicity et Metformine : une association efficace pour le contrôle du diabète de type 2

L’association Trulicity et metformine est aujourd’hui l’une des combinaisons les plus prescrites dans le traitement du diabète de type 2. Ces deux médicaments antidiabétiques agissent de manière complémentaire pour améliorer le contrôle de la glycémie tout en limitant les risques d’hypoglycémie.

D’ailleurs, les études confirment que l’association du dulaglutide à la metformine est particulièrement efficace pour réduire la glycémie et favoriser la perte de poids. Notamment l’étude menée par Frias JP et al. (2021), publiée dans Diabetes Care.4

Toutefois, des effets secondaires existent et un suivi médical est essentiel pour adapter la posologie (généralement 0,75 mg ou 1,5 mg par semaine) et prévenir tout risque de déséquilibre hypoglycémique chez les patients prenant déjà un sulfamide hypoglycémiant ou de l’insuline.

La metformine, souvent utilisée en première intention, agit principalement en réduisant la production de glucose par le foie et en améliorant la sensibilité à l’insuline. Trulicity, de son côté, stimule la sécrétion d’insuline dépendante du glucose, ralentit la digestion et réduit l’appétit. Ensemble, ils agissent sur plusieurs leviers métaboliques, offrant une meilleure stabilité du taux de sucre dans le sang tout au long de la journée.

Autre avantage : cette combinaison est généralement bien tolérée. Les effets secondaires digestifs, parfois présents avec Trulicity seul, semblent modérés lorsqu’il est associé à la metformine. Les deux traitements agissent de manière synergique sans interférence métabolique majeure, ce qui en fait une solution sûre et pratique pour de nombreux patients.

Pour les personnes diabétiques en surpoids, cette double action est particulièrement bénéfique : la metformine favorise la sensibilité à l’insuline, tandis que Trulicity contribue à la perte de poids et à la régulation de la satiété. Ensemble, ils aident à réduire le risque de complications cardiovasculaires tout en allégeant la charge quotidienne de la maladie.

C’est ce que confirme l’étude dirigée par Gerstein et al., (2019) et publiée dans le New England Journal of Medicine.5 Ces travaux mettent en évidence une réduction significative du risque d’événements cardiovasculaires majeurs, notamment des accidents vasculaires cérébraux non fatals, chez des patients diabétiques traités par dulaglutide, indépendamment de la présence d’antécédents cardiovasculaires.

• 1Giorgino, F., Benroubi, M., Sun, J. H., Zimmermann, A. G., Pechtner, V., & Dotta, F. (2015). Efficacy and safety of once-weekly dulaglutide versus insulin glargine in type 2 diabetes patients on metformin and glimepiride (AWARD-2). Diabetes Care,
• 2Nauck, M. A., Frossard, J. L., Barkin, J. S., & Anglin, G. (2017).Assessment of pancreas safety in the development program of once-weekly GLP-1 receptor agonist dulaglutide.
• 3Frias, J. P., et al. (2021). Efficacy and safety of dulaglutide 3.0 and 4.5 mg in type 2 diabetes (AWARD-11). Diabetes Obesity and Metabolism, 23(5), 1091–1100.4 Frias, J. P., et al. (2021).
• 4Frias, J. P., Bonora, E., Nevarez Ruiz, L., Li, Y. G., Yu, Z., Milicevic, Z., & Hardy, E. (2021). Efficacy and safety of dulaglutide 3.0 mg and 4.5 mg versus 1.5 mg in metformin-treated patients with type 2 diabetes (AWARD-11): A randomized, double-blind, parallel-arm, phase 3 study. Diabetes Care, 44(3), 765–773.
• 5 Gerstein, H. C., Colhoun, H. M., Dagenais, G. R., Diaz, R., Lakshmanan, M., Pais, P., ... & Yusuf, S. (2019).Dulaglutide and cardiovascular outcomes in type 2 diabetes (REWIND).
   New England Journal of Medicine, 380(24), 2307–2319.