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L'impulsivité conduit-elle à des troubles alimentaires ?

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Les personnes en surcharge pondérale, surpoids ou obèses seraient-elles des personnes impulsives ? Et cette impulsivité les prédisposerait-elle à développer ce qu’on a tendance à appeler des addictions alimentaires ? Et d’ailleurs, les addictions alimentaires existent-elles, ou bien sont-elles une façon commode de désigner un bouc-émissaire, en l’occurrence le saccharose ou les produits lipidiques ? Ce sont ces idées que nous allons discuter.

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Impulsivité, addictions alimentaires et obésité
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L'hyperphagie boulimique est-elle dûe à une forme d'impulsivité alimentaire ? 

L’équipe du Pr MacKillop, de l’université de Géorgie, constate dans son étude que les personnes impulsives sont davantage susceptibles d’être en surcharge pondérale, en surpoids. L’impulsivité facilite en effet des comportements compulsifs vis-à-vis de la nourriture, et cela se retrouve dans le trouble du comportement alimentaire appelé Hyperphagie boulimique.

L’impulsivité et la « dépendance alimentaire » ont été évaluées pour 233 participants au moyen de deux échelles (UPPS-P Impulsive Behavior Scale, pour évaluer l’impulsivité, et Yale Food Addiction Scale pour la « dépendance alimentaire »). En conclusion, les personnes obèses ne sont pas nécessairement plus impulsives, mais l’impulsivité est à voir comme un facteur de risque d’obésité.

En fait, le Pr MacKillop est essentiellement un spécialiste de l’alcoolisme et des toxicomanies, et il rapproche les deux types de pathologies, faisant un parallèle entre dépendance à l’alcool ou à d’autres produits, et dépendance à la nourriture, en particulier les aliments glucido-lipidiques, à haute densité énergétique.

Les données des neurosciences montrent que les produits qui peuvent induire des toxicomanies activent les circuits dopaminergiques du plaisir, et la consommation d’aliments hautement palatables fait de même. L’étude pointe le fait que les individus, lorsqu’ils font l’expérience d’états émotionnels pénibles, ont tendance à passer à l’acte. Un manque de persévérance dans les tâches est aussi une caractéristique retrouvée. Ce sont ces éléments qui font dire que l’impulsivité est associée, quoique indirectement, à un IMC élevé.

Certains aliments sont-ils addictogènes ?

Peut-on tirer à partir de là la conclusion que certains aliments sont assimilables à des drogues ? L’idée est ancienne, et le saccharose est régulièrement présenté sous cet aspect, et on lui adjoint désormais les produits riches en lipides.

Les mêmes données peuvent être interprétées bien autrement. Tout d’abord, ceux qu’on appelle des mangeurs émotionnels, sont des personnes qui, lorsqu’elles vivent des émotions pénibles, ont tendance à chercher des moyens d’évitement émotionnel. Manger des aliments à haute densité calorique, hautement palatable, procure un plaisir qui vise à minorer les pensées et les émotions douloureuses. On est bien dans ce cas face à ce qu’on peut nommer une impulsivité.

De plus, lorsque la personne est en restriction cognitive, c'est-à-dire lorsqu’elle s’interdit ses aliments préférés en vue de contrôler son poids, le désir de ces aliments va croissant et entraîne des consommations compulsives. La restriction cognitive tend à mimer l’addiction : on retrouve l’obsession du produit désiré, le côté compulsif de la consommation, le soulagement à ce moment-là, la valeur de renforcement négatif de la consommation, la poursuite du comportement malgré les conséquences négatives. Mais l’abord thérapeutique de la restriction cognitive, consistant en une dédiabolisation de tous les aliments, leur consommation dans le respect des sensations alimentaires, lève ce type de comportement.

Addictions comportementales et troubles alimentaires

Aucun aliment ne répond à la définition de produit addictif, selon l’OMS et différentes conférences de consensus. Nous sommes là en présence de ce qu’on a appelé une addiction comportementale.

Différencier addictions à un produit et addictions comportementales a son importance du point de vue de la stratégie thérapeutique. En cas d’addiction à un produit, on sera tenté de supprimer le produit addictogène. Les pâtisseries, charcuteries, confiseries rejoindront alors l’alcool, le tabac, ou les produits illicites, avec des visées prohibitrices.

Quelles stratégies thérapeutiques pour les troubles alimentaires ?

À l’inverse, prendre en considération le fait qu’on mange pour calmer des émotions orientera la prise en charge en direction de techniques visant à augmenter la tolérance émotionnelle, comme les psychothérapies abordant les aspects émotionnels, par exemple la pratique de pleine conscience et les thérapies dérivées. Ou considérer que la restriction cognitive mime l’addiction conduira à proposer des thérapies cognitivo-comportementales de la restriction cognitive.

En conclusion, l’impulsivité semble fréquemment retrouvée chez la personne à IMC élevé. Mais il ne s’agit pas pour autant de considérer que cela les conduit à développer des addictions à certains aliments. Cela devrait au contraire conduire à aider ces personnes à mieux tolérer leurs émotions, et lutter contre la restriction cognitive.

Source :

Cara M. Murphy, Monika K. Stojek, James MacKillop. Interrelationships among impulsive personality traits, food addiction, and Body Mass Index. Appetite. Volume 73, 1 February 2014, Pages 45–50.

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Commentaire

Fanidoiseau.
lun 21/04/2014 - 15:58
Comment différencier une "pulsion" d'une "impulsion" ? Pour ma part, j'ai des pulsions de sucre et aussi de chips, entre deux et quatre fois par mois. Comment résister ? Tel un alcoolique qui a besoin d'alcool, un fumeur de cigarettes, un drogué de sa dose, j'ai besoin et non envie de ça. Je pense que le travail à faire est essentiellement psychologique, un travail sur soi pour prendre le mal à la racine. Mes racines ont été douloureuses, rien ne sert à s'enfermer dans le rôle de victime, il faut aller de l'avant, plus facile à dire qu'à faire... Bien à vous,
manoureva.
lun 14/04/2014 - 06:45
je me reconnais dans le récit de Couloubrette, et en plus pour le moment j'ai mal un genou et je ne peux donc sortir marcher pour m'occuper et si je m'ennuie, je grignote, gâteaux chocolat etc..
Caris.
ven 04/04/2014 - 18:40
Je sais que je suis addict au sucre mais je ne suis pas en mesure de le lier a une émotion négative systématiquement.....comment les repérer ? Au fait que je ne peux réfréner mon envie de gâteau de chocolat en grande quantité ? Je débute je vais y réfléchir....
jacktence.
mar 01/04/2014 - 22:26
Moi aussi,je pratique le yoyo depuis près de 40 ans...a chaque fois que j ai perdu du poids,je me disais " cette fois ,je ne reprendrai pas mes kilos" mais au moindre problème,je me consolais avec du chocolat ( ce n est pas de l.addiction?). Ça fait déjà un moment que je me suis rendue compte que ce n est pas de compter mes calories dont j ai besoin,mais comprendre pourquoi je ne peux pas me passer de chocolat ,et pourquoi je continue a manger même quand je n ai plus faim.Le problème c est que j ai souvent faim mais je mange très vite et n accorde pas assez d attention a mes sensations.Je compte sur la méthode LC pour répondre à mes interrogations.
capelette14.
lun 24/03/2014 - 22:17
je suis bien d'accord avec cet article. Pour moi aussi, une émotion ne se calme que par une prise de nourriture ou l'absoption d'une boisson alcoolisée. Je crois que je suis addict à l'alcool car il me fait oublier ma faim. Je peux rester sans manger un ou deux jours tant que j'ai de l'alcool à boire puis je suis calmée durant 2 ou 3 jours pendant lesquels je ne pense pas du tout à boire, alors je mange quand j'ai faim mais il s'agit que je vois une publicité, que j'aille dans un lieu où on en vend ou encore que je sois invitée à un apéritif ou à un pot quelconque pour que je sois de nouveau attirée par l'alcool et je m'y remets. Pourtant, toutes les personnes à qui j'ai essayé de parler de ce problème (en particulier mon médecin) me disent que je n'ai rien du profil d'une alcoloo, refusent de m'aider et me renvoient à mes démons.
capelette14.
lun 24/03/2014 - 22:09
je suis bien d'accord avec cet article. Pour moi aussi, une émotion ne se calme que par une prise de nourriture ou l'absoption d'une boisson alcoolisée. Je crois que je suis addict à l'alcool car il me fait oublief ma faim. Je peux rester sans manger un ou deux jours tant que j'ai de l'
Couloubrette.
dim 23/03/2014 - 10:06
Cet article m'éclaire sur mon rapport à la nourriture qui est très fluctuant. Effectivement quand j'ai une émotion qui me traverse, j'ai impérativement le besoin de manger quelque chose qui calme le malaise que je ressens au niveau du ventre. Et j'en suis consciente. De même, si j'ai la sensation qu'il me manque quelque chose à la fin du repas et que je me retiens de manger, je tourne en rond, je tournicote pendant un moment jusqu'à ce que je calme cela en mangeant, par exemple, un morceau de chocolat. Quand je suis occupée à une activité qui me plaît... je suis capable d'oublier de manger voire de sauter un repas. De lire cet article me rebooste pour me reprendre en main après une période fatigante et qui du coup m'a incité à manger et donc à reprendre le kilo perdu
Solexine.
dim 09/03/2014 - 20:17
Oui très intéresssant, j'ai toujours cru que j'étais addict à la nourriture...voilà qui va m'aider à changer mes pensées! Je dois dire que je suis très impulsive mais maintenant j'arrive bien à maîtriser et à retarder mes implusions. Nouvelle surLC je m'apperçois que j'ai encore beaucoup à apprendre malgré mon jeune âge (67)
marie55.
jeu 06/03/2014 - 12:08
très très intéressant cet article Pratiquant le yo-yo depuis prés de 30 ans je suis aujourd’hui encore en surpoids et pourtant ces 20 dernières années je disais aux nutritionnistes ,diététiciens et autres soi disant spécialistes de l obésité que c est un psychiatre qu il me fallait. Quant je leur parlais de mon "addiction aux sucres "et ce que j étais capable de mettre en place pour "du sucré" on m envoyait faire un séjour en endocrinologie . j en sortais avec comme verdict: vous n êtes pas diabétique!! quel soulagement mais mon problème était toujours là .Depuis quelques mois je pratique la méditation et je dois dire que ma perception des choses est différente .je reviens au programme et suis en ce moment en train de découvrir la faim et je n ai pas envie de sucre!!!!

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